Indifférence, mon amie la plus intime,
Je suis fâché de devoir toujours agir contre toi en adversaire.

Ma modestie!
Tu es le voile étendu sur ma vanité.

Mon humilité!
Tu es l'essence même de ma vanité.

Vanité!
Le saint et le pécheur boivent tous deux à ta coupe.

Vanité!
Tu es la fontaine de vin sur la terre à laquelle le Roi des Cieux vient boire.

Paon!
N'est-ce pas ta vanité qui t'incite à danser?

Mes pieds nus!
Marchez légèrement sur le sentier de la vie
afin que les épines couchées sur la route
n'aient pas à se plaindre d'être piétinées par vous.

Mon idéal!
J'imagine par instants que nous jouons à la balançoire ;
Quand je monte tu descends plus bas que mes pieds,
Quand je descends tu t'élèves au-dessus de ma tête.

Mon indépendance!
Tu me rends pauvre, mais riche en même temps.

Mon idéal bien aimé!
Quand je te cherchais sur la terre ne riais-tu pas de moi dans le ciel?

Mon cœur sensible!
Je souhaite si souvent que tu sois fait de pierre.

Ma limitation!
Tu es comme un grain de poussière dans l'œil de mon âme.

Argent!
Tu es à la fois une bénédiction et une malédiction ;
Tu changes les amis en ennemis et les ennemis en amis ;
Dans la vie tu enlèves le souci et en même temps tu le donnes.

Les vagues:
"Nous sommes les Apsaras^* de l'océan;
Quand le vent joue sa musique nous dansons.
Les trésors de la terre ne sont pas ce que nous cherchons,
notre récompense est un seul regard d'Indra*".

Temps!
Je ne t'ai jamais vu, mais j'ai entendu tes pas.

Temps!
Dans ma tristesse tu rampes, dans ma joie tu cours,
Dans mes heures de patience attente tu t'arrêtes.

Temps!
Tu es l'océan et chaque mouvement de la vie est ta vague.

Ciel!
Tu es une mer sur laquelle vogue le vaisseau de mon imagination.

Mon moi réfléchi!
Ne fais de reproche à personne,
Ne te venge de personne,
N'aie de malveillance pour personne, sois sage.
Sois tolérant, plein d'égards, poli et bon pour tous.

Mon indépendance!
Que de sacrifices n'ai-je pas faits pour toi,
Cependant tu n'es jamais satisfaite.

Ma simple confiance!
Que de fois tu m'as déçu ;
Pourtant je continue à te suivre les yeux fermés.

Mes états d'humeur, qu'êtes-vous?
Nous sommes les vagues qui se lèvent dans ton cœur.

Mon émotion, d'où viens-tu?
De la source qui jaillit sans cesse de ton cœur.