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Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


INTRODUCTION
Le Grand Cycle de l'Âme
Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


 

Avant la manifestation qu'est-ce qui existait? Dhât, l'essence de l'Être, le réellement existant, l'Être Unique. Sous quelle forme? Sous aucune forme. Comme quoi? Comme rien. La seule définition pouvant être donnée en paroles est: comme l'Absolu. Dans les termes soufis, cette existence est nommée Ahadiyyah.

 

Une conscience se dégagea de cet Absolu, une conscience d'existence. Il n'y avait rien dont l'Absolu pût être conscient, sinon de son existence. Cet état est appelé Wahdah. A partir de cette conscience d'exister, un sens se développa. Un sens de: « J'existe ». C'était un développement de cette conscience d'existence. C'est ce développement qui forme l'Ego, le Logos, qui est appelé Wahdàniyyah par les Soufis. Avec le sentiment du «Je», le pouvoir infus de l'Absolu se rassembla pour ainsi dire en lui-même; en d'autres termes, se concentra en un point. Ainsi la radiance toute pénétrante forma son centre, le centre qui est l'Esprit divin, ou le Nour, en termes soufis Arwàh.

 

Cette lumière centrée divisa alors l'existence en deux formes primordiales: lumière et obscurité. En réalité, il n'existe rien de tel que l'obscurité. Il n'y a jamais eu d'obscurité. Il y a seulement plus de lumière comparée à moins de lumière. Cette lumière et cette obscurité ont formé l'Akasha, ou en termes soufis Asmàn, une accommodation, un moule. Et le phénomène d'ombre et de lumière, travaillant à travers ce moule, continua de produire la manifestation en un grand nombre d'accommodations, asmàns ou akashas, l'un dans l'autre et l'un au-dessus de l'autre. Chaque pas qu'a effectué la manifestation a eu comme résultat une variété de formes à partir des différentes substances produites durant le processus de l'esprit se transformant en matière. Le mécanisme de ce processus s'est fait selon la loi de vibration qui est le secret du mouvement. Et c'est le plan des formes définies de la nature qui est désigné en terminologie soufie par Ajsàm.

 

Hors de ces formes apparurent graduellement, à partir du minéral le règne végétal, à partir du végétal le règne animal, et à partir de l'animal la race humaine, Insàn, apportant ainsi à l'Esprit divin (Arwàh) les corps (ajsàm) dont il avait besoin depuis le moment où il s'était concentré en un point à partir duquel il avait étendu ses rayons en âmes diversifiées. Ainsi six étapes définies vers la manifestation sont reconnues par les Soufis. Les trois premières sont appelées tanzih et les trois suivantes tashbih. Les trois premières sont imperceptibles et les trois suivantes perceptibles.

 

Il y eut aussi le phénomène des quatre éléments, outre celui qui est la source et le but de tous les autres, nour, l'éther; ce qui porte leur nombre à cinq avec Bàd, l'air; Atesh, le feu; Ab, l'eau;  Khàk, la terre. Ces éléments ont agi en consonance les uns avec les autres, et aussi les uns contre les autres, de façon à produire les résultats souhaités par la sagesse divine travaillant derrière eux. Dans tout akasha ou asmân, ils ont été plus ou moins présents: l'un n'existait pas sans l'autre, les quatre ensemble apportant le cinquième. Ainsi la manifestation tout entière s'est produite à travers un processus graduel de développement.

 

La manifestation a achevé la moitié de son œuvre par la création de l'homme, dans lequel est née la sagesse de contrôler et d'utiliser au meilleur avantage ce qui est sur la terre. Et, dans cet homme, l'objectif de la manifestation est entièrement accompli, dans cet homme-là qui, lors de son voyage de retour, est devenu de plus en plus conscient du but en élargissant son horizon et en vivant une vie plus pleine: cet homme qui a atteint ce stade de réalisation appelé divinité. En celui-là est réalisé l'accomplissement de la manifestation tout entière.

 

 

Question: La première condition de la conscience de Dieu qui est inconsciente, n'est-elle pas impossible à saisir pour l'esprit humain ?

Réponse: C'est certain. Mais il est possible à l'âme de la comprendre.

S'il n’était pas ainsi, la révélation n'aurait pas été accordée. La révélation ne vient pas seulement comme une inspiration, mais elle vient aussi comme une expérience de l'âme. Et de ce fait, elle est pour l'esprit impossible à comprendre, mais pour l'âme, il s'agit de sa propre expérience.

 

Question: Y eut-il jamais une période où il n'y avait aucune conscience dans l'Être absolu de Dieu ? Aucune vie nulle part ?

Réponse: Une conscience silencieuse. Nous ne pouvons appeler une conscience silencieuse absence de conscience. S'il n'y avait eu aucune conscience, il n'y aurait jamais eu de conscience. Ce fut le développement de la conscience de l'Être Unique qui amena la conscience du Soi. Hors de la conscience profonde, surgit l'Être Unique et Il vint à la conscience du Soi. Il devint conscient de la conscience.

 

Question: Étant donné que la pensée nécessite mouvement et action mentale, il est difficile de se rendre compte de la façon dont elle surgit dans l'Absolu avant la manifestation.

Réponse: Dans l'Absolu, la pensée ne surgissait pas. C'était la conscience qui était Sa prédisposition, qui était en Lui, dans Son Être. Cette conscience s'éveilla, exactement comme une personne qui était endormie. C'est sa nature de s'éveiller, elle s'éveille du sommeil.

Et Dieu s'éveilla, et Son éveil fut la première impulsion vers la manifestation. Cette impulsion distincte est appelée Wahdah'. Mais comprendre ces deux plans distincts est une chose plutôt difficile, parce que la différence entre Wahdah et Wahdaniyyah est très subtile et délicate. Devenir conscient est une chose, devenir conscient de soi en est une autre. Quand un dormeur est tout juste un peu réveillé, un petit bruit l'avertira que quelque chose se passe. Cependant, il n'est pas encore conscient de lui-même; cela vient quand il est pleinement réveillé.

«Wahdah» - quand l'Absolu devint conscient.

«Wahdàniyyah» - quand l'Absolu se réveilla tout à fait et sentit son Être comme « Je suis ». Cette action amena le pouvoir d'aspirer son souffle en dedans, autrement dit: de reprendre ses esprits. Dès qu'Il pensa « Je suis », Il devint une existence consciente pour Lui-même, c'est-à-dire le Logos.

 

Question: Avant la manifestation, l'Être de Dieu n'existait-il pas comme une trinité dans l'unité ?

Réponse: Avant la manifestation, l'Être de Dieu existait comme tout; tout était en Lui: unité, dualité, non-dualité, mais non-distinct. Si tout cela n'avait pas été là, comment serait-ce venu? Tout cela existait, mais au-delà et au-dessus, qu'existait-il? Dieu, l'Être Unique. La connaissance de deux, trois, quatre, cinq est pour nous, pour notre profit, pour nous aider à comprendre mieux les choses. Mais la connaissance naturelle est la connaissance de l'Unité, d'Un, de l'Être Unique.

 

Question: Est-ce que les quatre éléments faisaient partie de la manifestation ou partie de la vie de l'Être Unique?

Réponse: Ils sont tous un produit. La dualité est un produit de la manifestation. A l'origine, il y avait seulement Unité, Unicité. Toute dualité, sous quelque forme que ce soit, est manifestation.

 

Question: Nous entendons parler de ces éléments comme de «Grands Êtres».

Réponse: Ce sont de Grands Êtres parce que ce sont de grands pouvoirs travaillant dans tous les plans d'existence et jouant leur part dans chaque forme.

 

Question: Qu'y a-t-il en dehors de l'akasha dans lequel l’univers est contenu?

Réponse: L'Intelligence qui est la Lumière de la vie, qui est l'essence de l'Être entier.

 

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Le Grand Cycle de l'Âme   L'âme vers la Manifestation   Dhât

 

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