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Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


GAMAKA
Gayan
Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


Texte original en anglais

Je ne me considère comme le second de personne
depuis que j'ai pris conscience en moi-même du Seul Unique.

Toutes choses qui peuvent paraître exalter ma position,
en vérité me rabaissent à mes yeux;
Ce qui seul m'élève est le complet oubli de moi-même
dans la parfaite vision de Dieu.

Il n'y a rien que je considère comme trop bon pour moi ou comme inaccessible;
Au contraire, tout ce à quoi l'on peut tendre semble à ma portée
depuis que j'ai atteint à la vision de mon Seigneur.

Il n'y a rien que je considère comme trop humiliant pour moi;
Il n'y a aucune situation, si exaltée soit-elle,
qui puisse me rendre plus fier que je ne le suis déjà dans la fierté de mon Seigneur.

L'amour ne m'exalte pas plus que la haine ne me déprime,
car toutes choses pour moi sont naturelles.
La vie est pour moi un songe qui se transforme sans trêve,
et quand je retire mon vrai moi du faux,
je connais toutes choses et pourtant me tiens a part;
Ainsi m'élève-je au-dessus de tous les changements de la vie.

Peu importe que l’on me loue jusqu'à m'élever de la terre au ciel,
ni que l'on me blâme jusqu'à me jeter des cimes les plus hautes
aux profondeurs de la terre.
La vie pour moi est une mer toujours mouvante,
avec ses vagues de faveur et de disgrâce.

Tomber ne me brise ni ne me décourage,
Cela me permet seulement de m'élever à une sphère de vie encore plus haute.

Je n'aurais pas pu goûter la beauté de la vertu si je n'avais pas connu le péché.

Chaque perte dans la vie est à mes yeux comme
le rejet d'un vieux vêtement au profit d'un neuf;
L'habit neuf a toujours été meilleur que le vieux.

J'ai davantage appris par mes fautes que par mes vertus.

Si j'avais toujours agi avec justesse, je ne pourrais pas être humain.

Mon intuition ne me trompe jamais;
Mais je me trompe chaque fois que je ne l'écoute pas.

La patience est la leçon qui m'a été donnée
à partir du moment où j'ai marché sur la terre;
Depuis, j'ai toujours essayé de la pratiquer, mais il y a plus à apprendre.

Je ne blâme personne pour ce qu'il fait de mal,
mais je ne l'encourage pas non plus dans cette voie.

En apportant le bonheur aux autres je perçois le plaisir de Dieu;
A cause de ma négligence je me sens blâmable devant Lui.

Toute âme se tient devant moi comme un monde;
La lumière de mon esprit, tombant sur elle,
amène clairement à la vue tout ce qu'elle contient.

Rien ne paraît trop bon ou trop mauvais;
Je ne connais plus la distinction entre saint et pécheur
depuis que je contemple la vie unique, manifestée en tout.

Je considère tout ce que je fais envers chacun comme un acte envers Dieu;
Tout ce que me fait chaque personne, je le prend comme une action de Dieu.

Aussi longtemps que j'agis selon ma propre intuition, je réussis;
Mais chaque fois que je suis l'avis d'un autre, je m'égare.

Je travaille simplement sans me tracasser des résultats.
Ma satisfaction est d'accomplir la tâche qui m'est donnée
au mieux de mes possibilités, et je laisse les effets à la cause.

La vie dans le monde est des plus intéressante pour moi,
mais la solitude loin du monde est la nostalgie de mon âme.

Je me sens moi-même quand je suis seul avec moi-même.

En respectant chaque personne rencontrée, j'adore Dieu,
et en aimant chaque âme sur terre, je sens ma dévotion pour Lui.

Il n'y a rien dans la vie qui me plaise davantage que de faire plaisir aux autres;
Mais il est difficile de plaire à chacun.

Je suis prêt à apprendre de ceux qui viennent m'enseigner,
et disposé à enseigner ceux qui désirent apprendre.

Je regarde chaque obstacle sur mon chemin comme une exhortation au succès.

Je voudrais avoir le Paradis ou l'Enfer, mais non le Purgatoire.

Je n'ai pas l'intention d'enseigner mon prochain,
mais de lui montrer tout ce que je vois.

Salut à mon exil du Jardin d'Eden vers la Terre!
Si je n'étais pas tombé, je n'aurais pas eu la possibilité
d'explorer les profondeurs de la vie.

Au moment où je quitterai cette terre,
Ce n'est pas le nombre de mes adhérents qui me rendra fier:
C'est la pensée que j'ai transmis Son Message à quelques âmes qui me consolera,
C'est le sentiment que cela les a aidé dans leur vie qui m'apportera satisfaction.

Je ne suis pas venu pour changer l'humanité,
je suis venu pour l'aider à aller de l'avant.

Si quelqu'un frappe mon cœur il ne se brise pas mais il éclate,
La flamme qui en sort devient une torche sur mon chemin.

Mon soupir profond s'élève comme un cri de la terre,
La réponse vient du dedans comme un message.

Je suis une marée dans la mer de la vie,
amenant vers le rivage tous ceux qui sont dans mon embrassement.

 

Gayan

 

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