LA
NATURE HUMAINE |
Pir-o-Murshid Inayat Khan a dit que la première chose dont nous devrions nous occuper est de prendre soin de tout faire pour devenir humains.
Le premier pas est de nous rendre compte quand nous avons montré la nature animale et la nature du diable. Car il y a cinq natures en chaque être humain; à côté de la nature humaine, il y a celle de démon, de l'animal, du djinn et de l'ange. Nous devrions nous rendre compte quand nous avons montré la nature démoniaque, mais personne ne veut admettre son démon à lui.
La nature animale est-elle la nature grossière? Non, nous montrons la nature animale quand nous sommes intolérants. L'homme devrait être plus volontiers tolérant que les animaux. Il y a des mulets qui ne toléreront pas un mulet d'une autre couleur. Dans quelques contrées, ils peignent les mulets pour les faire accepter par les autres. Quand nous montrons de l'intolérance lorsque les autres ne sont pas comme nous, n'appartiennent pas à notre religion, à notre nation, nous montrons la nature animale sous la nature humaine. Celui qui s'abandonne à la colère, à des accès de colère, devient un tigre, un animal.
Quand quelqu'un prend plaisir à faire du mal, alors c'est un démon. Une personne irritée qui donne libre cours à sa colère contre quelqu'un qui ne peut pas répondre, ou qui se réjouit de l'infortune d'un autre quand quelque mésaventure s'est produite, ces choses sont les marques du démon. Nous disons: "Les gens n'ont qu'à s'en accommoder", ou nous disons: "Tout le monde est comme ça", puis vient la faiblesse, et les gens ne s'en accommodent plus. Nous devrions émonder ces sarments sauvages de notre nature.
Quand nous voyons une personne qui, loin de se réjouir en rapportant les fautes ou les ridicules d'une autre, paraît ne même pas voir de telles choses, qui tâche de les cacher comme elle essayerait de cacher sa propre faute ou qui, lorsque son attention est attirée vers cela, dit: "Je ne l'ai pas remarqué, j'ai tellement l'habitude de ces personnes", alors nous voyons un être humain.
Quand l'homme s'éveille au sens de la beauté, alors il devient humain. Une personne est sensible à la beauté de la nature, une autre ne la ressent pas du tout, elle est moins qu'humaine. Plus nous nous éveillons à la beauté, plus nous devenons humains. Pratiquer la bonté et la tolérance est bon, mais quelque chose d'autre est requis, qui est d'éveiller en soi le centre du cœur, la nature sensible. Si l'on peut le faire, alors commence la nature sensible. Quelqu'un peut avoir été bon toute sa vie, mais, quand il commence à éveiller son sens intérieur, il arrive au complet épanouissement pour lequel l'homme a été fait, au but pour lequel cette manifestation entière est venue à l'existence.
Ce procédé d'éveil du centre sensitif est donné par Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan à ses mourîds. Par la pratique soigneuse et patiente de ce procédé, l'ouverture du cœur commence et l'on sent: "Maintenant ma vie en vaut la peine."
Après quelques semaines, l'on peut percevoir un progrès, mais c'est après bien des années que le bénéfice entier en est acquis. Ce que nous faisons a davantage de valeur que ce que nous étudions, ce que nous mettons en pratique est de plus grande valeur que n'importe quelle étude. Cela nous aide à atteindre le point où nous entrons dans le stade du développement de notre nature, de la véritable nature de l'être humain.
Un poète a dit: "Sentir que je ne sens plus, c'est une plus grande douleur que la douleur elle-même."
C'est pour cette raison que nous disons dans la prière: "Ouvre nos cœurs à Ta beauté.» Le chemin du mystique est pour une minorité, pour ceux qui ont un désir profond de le trouver, mais l'éveil du cœur est la construction du véritable être humain.
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