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Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


Le But de la Vie
Première partie
L'Alchimie du Bonheur
Chapitre 4
Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


Texte original en anglais

Chaque être vivant a un but dans la vie et c'est la connaissance de ce but qui rend chaque âme capable de le remplir. Comme il est dit dans le Gayan: 

"Béni est celui qui connaît le but de sa vie".

 

Ne soyez pas surpris de trouver beaucoup d'êtres qui errent dans l'obscurité pendant leur vie: faisant une chose et allant de cette chose à une autre, toujours insatisfaits, toujours mécontents, et rien de ce qu'ils entreprennent n'ayant le résultat désiré. C'est à cause de l'absence de cette connaissance, la connaissance du but de la vie.

 

Au-delà des individus, chaque objet a son but. La mission de la science est de découvrir le but dans les objets. C'est de cette découverte que la science est venue; qu'il s'agisse de science médicale ou de philosophie, tous les aspects divers de la science sont le résultat de la découverte du but des objets. Mais le mysticisme consiste à découvrir le but dans la vie des êtres vivants, le but de sa propre vie et le but dans la vie des autres. Aussi longtemps qu'il n'a pas découvert ce but, un homme peut avoir succès ou échec, il peut sembler être heureux ou malheureux, mais en réalité il ne vit pas; car la vie commence à partir du moment où il a découvert le but de sa vie.

 

Vous pourrez trouver des gens possédant toutes les richesses, la situation, le confort et les commodités de la vie et qui cependant manquent de l'essentiel qui seul est capable de faire leur bonheur: la connaissance du but de leur vie. C'est cela même dont ils manquent, et en même temps l'espèce humaine est ignorante de cela. L'homme pourra s'intéresser à mille choses, à une chose et ensuite à une autre et ainsi de suite, mais il n'arrivera jamais à ce point où il pourrait trouver le but de sa vie. Pourquoi? La première de toutes les raisons est qu'il ne le cherche pas.

 

Maintenant, venons-en à l'éducation des enfants, de la jeunesse. Très souvent les parents ne réfléchissent pas à ce problème. Tout ce qui leur paraît bénéfique pour l'enfant, ils lui recommandent de le faire. Ils ne font pas attention au fait que l'enfant, la jeunesse, doit trouver le but de sa vie. Combien de vies sont abîmées pour cette raison! Un enfant peut avoir été élevé avec toutes les facilités et cependant rester toujours loin du but de sa vie. Sa'di a dit: "Chaque nouveau-né est arrivé avec un certain but, et la lumière de ce but est allumée dans son âme". C'est un secret psychologique et mystique: aussi malheureux qu'un homme puisse être, à partir du moment où il connaît le but de sa vie, un interrupteur est tourné et la lumière s'allume. Il peut ne pas être encore capable de l'accomplir, mais le fait même de connaître le but lui donne tout l'espoir, toute la vigueur, l'inspiration et la force nécessaires pour en attendre le jour. S'il devait s'efforcer d'atteindre ce but toute sa vie, cela serait pour lui sans importance aussi longtemps qu'il le reconnaîtrait comme son but. Dix de ces personnes ont bien plus de pouvoir qu'un millier travaillant du matin au soir sans connaître le but de leur vie.

 

En outre, ce que nous appelons vrai ou faux, bon ou mauvais, dépend de notre but dans la vie. Il y a par exemple quelqu'un dont la vocation dans la vie est d'écrire des pièces de théâtre et il y a quelqu'un d'autre qui est étudiant en médecine. Les deux étudiants ont leurs examens devant eux. Il y a une pièce programmée qui donne à chacun le désir d'aller la voir. L'étudiant en médecine pense: "Mes examens sont proches; je dois étudier à la maison, mais c'est une pièce intéressante", et puis il décide d'aller la voir. L'étudiant qui écrit pour le théâtre pense: "Aller voir cette pièce peut m'être bénéfique". Les deux agissent de la même manière, ils voient la même pièce, mais l'un perd le sens de l'étude et l'autre en est inspiré.

 

 

Maintenant nous en venons au but de tous, au but ultime. Nous commençons notre vie avec un but individuel, mais nous arrivons à un stade où le but de chaque âme est un seul et unique. Et on peut étudier ce but grâce à la tendance de l'homme. Chaque être a cinq tendances cachées dans la profondeur de son cœur. Étant absorbé dans la vie du monde, il peut oublier le but ultime, mais en même temps il y a une inclination continue vers lui, ce qui montre que le but final de la vie pour toutes ces personnes est unique et identique.

 

L'une de ces cinq inclinations est l'amour de la connaissance. Ce ne sont pas seulement les êtres intellectuels et intelligents qui cherchent la connaissance. Même un nourrisson désire connaître quel est chaque petit bruit. Chaque enfant, en regardant une belle couleur ou ligne dans un tableau, demande ce que c'est. Et ainsi, dans une plus ou moins grande mesure, chaque individu tâche d'obtenir la connaissance. Il est certain que dans la vie telle qu'elle est aujourd'hui, beaucoup de gens sont placés dans une situation où ils n'ont jamais un moment pour obtenir cette connaissance qu'ils cherchent. Du matin au soir, ils ont leur devoir à accomplir, ils en sont si absorbés qu'après quelque temps leur faim de connaissance a disparu et leur esprit s'émousse. Ce n'est pas un seul individu, mais des milliers que la vie a placés dans une certaine situation où ils ne peuvent s'empêcher de mettre tout leur esprit dans leur travail sans qu'ils aient jamais le temps de penser aux choses auxquelles ils aimeraient penser, à celles qu'ils aimeraient connaître. Nous avons fait la vie ainsi. Pouvons-nous appeler cela progrès? Nous l'appelons liberté, mais ce n'est pas la liberté mentale. Le mental est projeté dans un horizon limité, que nous pourrions appeler une sphère.

 

En dehors de cela, dans l'éducation, nous pouvons voir chaque jour que les examens dans les différentes branches deviennent de plus en plus difficiles, non pas en ayant égard à la connaissance, mais afin que moins de gens en soient capables. J'ai demandé à un capitaine de bateau s'il avait passé un examen. "Oui - m'a-t-il dit - et c'est chaque année plus difficile". Je lui en ai demandé la raison. Il a répondu: "Nous avons à lire une masse de choses qui ne sont pas du tout utiles pour notre travail, et c'est simplement pour rendre l'examen difficile. Il y a tellement de candidats à cet examen que l'apprentissage est rendu plus difficile pour eux". Si tout le monde pense que la vie consiste à étudier quelque chose dans le seul but de gagner son pain et son beurre, alors quand peut-on exercer la pensée à ce que l'âme recherche?

 

Parmi ceux qui ont un peu de liberté dans la vie, qui ont du temps pour acquérir quelque connaissance, il y en a beaucoup qui recherchent la nouveauté. Ils pensent qu'apprendre signifie acquérir la connaissance de quelque chose qu'ils ne connaissaient pas auparavant. Il y a très peu de chercheurs qui trouveront, qui verront qu'en chaque idée, aussi simple soit-elle, quand ils y réfléchissent, une révélation s'élève qui commence à leur enseigner de plus en plus de choses qu'ils n'avaient jamais connues. J'ai éprouvé cela moi-même: il y a un distique d'une poésie persane que j'ai étudiée pendant douze ans. Je l'aimais; c'était une simple expression banale de tous les jours, mais après douze ans, un jour, une lueur d'inspiration vint et tout le poème devint une révélation. Il semblait qu'il y avait eu une fois une graine, et qu'à partir d'elle était venue une plantule qui s'était transformée en plante, puis que de cette plante avaient jailli des fruits et des fleurs.

 

La difficulté, en ce qui concerne les soi-disant chercheurs de vérité, est que lorsqu'ils ont  un petit moment pour chercher la vérité, ils s'agitent. Une seule chose ne peut les satisfaire, aussi vont-ils d'une chose à une autre et ils continuent. Au lieu d'arriver à l'idée réelle, ils entrent dans la confusion, car chaque idée nouvelle les trouble encore plus.

 

Quelqu'un demanda à un artiste: "Pouvez-vous faire une peinture nouvelle?" - "Oui, je le  peux", répondit-il. Il mit deux cornes et deux ailes sur le corps d'un poisson et les gens s'écrièrent: "Merveilleux! Voilà une chose que personne n'a jamais vue!". Tout le monde a déjà vu des ailes sur un oiseau et des cornes sur du bétail, mais il y a beaucoup de gens qui ont besoin de ce genre de nouveauté. Nombreuses sont les personnes qui admirent cela, et peu qui pensent - comme Salomon l'a dit - qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil, spécialement lorsque nous considérons le domaine de la sagesse, de la connaissance. Car on ne parvient pas à la concentration, contemplation ou méditation en étudiant beaucoup de choses et en allant d'une idée à une autre.

 

L'inclination suivante est l'amour de la vie. Les êtres humains étant mis à part, même les plus petits insectes s'échappent si vous voulez les toucher. Leur vie leur est précieuse. Qu'est-ce que cela montre? Cela montre que chaque être désire vivre, aussi malheureux qu'il puisse être, aussi difficile que puisse être sa vie. Peut-être dans un moment de tristesse une personne voudra-t-elle se suicider, mais si elle était dans des conditions normales elle ne penserait jamais à quitter ce monde. Non pas parce que ce monde lui est trop cher, mais parce que l'inclination de l'être est de vivre. Comme il est dit dans le Gayan : "La vie vit, la mort meurt". Depuis que la vie existe, la vie désire ardemment vivre et personne ne désire un seul instant que la mort puisse l'emporter. Les grands prophètes, les maîtres, les saints, les sages, les philosophes, les mystiques, les uns aussi bien que les autres, qu'ont-ils essayé d'obtenir? Leurs efforts ont consisté à trouver un remède pour guérir l'homme de sa condition mortelle. Mais la condition mortelle est-elle sa conception ou sa condition? C'est une condition quand on la voit de l'extérieur; en réalité, c'est une conception. L'âme porte le corps physique comme un vêtement, et quand elle n'est pas capable de le porter plus longtemps, alors l'objet du vêtement est rempli et l'âme désire le quitter, car personne ne désire porter éternellement un lourd manteau. Même le roi se sent plus à l'aise lorsqu'on a déposé la couronne dans son armoire.

 

C'est le bonheur de l'âme d'être libre de son fardeau physique, mais elle ne pourra être heureuse que lorsqu'elle pourra être seulement elle-même. Aussi longtemps que l'homme pense qu'il est son corps, c'est un être mortel, seulement conscient de son existence mortelle. Qu'est ce corps? C'est un vêtement. Mais comprendre cela intellectuellement ne peut pas être une aide. L'âme doit se voir elle-même, l'âme doit réaliser cela. Comme le faire? Dans les Écritures, il est dit: "Mourez avant la mort". De quelle mort s'agit-il? Cette mort est jouer à  mourir. Les mystiques, dans leur vie sur la terre, ont joué à la mort. En la jouant, ils ont pu voir ce qu'était la mort. Ainsi il ne s'agit pas seulement d'une connaissance intellectuelle. Ils voient réellement que l'âme existe indépendamment de l'enveloppe physique. Bouddha a appelé cela "Jnana", qui signifie "réalisation", son absence est appelée "Ajnana", le manque de réalisation. On avait demandé à Bouddha d'en donner un exemple, et il parla d'une personne qui était suspendue à une branche dans l'obscurité de la nuit. A chaque instant elle tremblait de la peur de tomber, ne sachant pas ce qu'elle avait sous ses pieds: de l'eau, un précipice ou un rocher. A la pointe du jour, elle s'aperçut que ses pieds n'étaient vraiment pas loin du sol, et qu'elle avait tremblé en vain. Elle dit: "Hélas, si seulement j'avais su!". Et ainsi en est-il de chaque personne.

 

Chaque personne réfléchie, quand elle songe au jour où elle devra quitter cette terre où elle a les amis qu'elle aime et son trésor, se sent très triste à la pensée qu'un jour elle devra s'en aller. Non seulement cela, mais ce qui la rend encore plus triste est de penser: "Une fois partie, je ne serai plus rien". Car la vie ne peut pas désirer devenir la mort, la vie veut vivre. Mais cela montre l'ignorance et une fausse conception de la vie, obtenue par les sens et l'expérience à travers les sens. Celui qui a vécu avec les sens, qui a réalisé la vie à travers les sens et qui pense à travers les sens, ne connaît pas la vie. La vie peut être très différente de cela.

 

 

La troisième inclination que montre l'homme est d'obtenir du pouvoir, de quelque manière que ce soit. Durant sa vie, chaque personne lutte pour obtenir du pouvoir. Car pour exister, l'être lutte contre l'intrusion des conditions de la vie, parce que les conditions de la vie semblent toujours balayer tout ce qui n'a pas de force. Quand la feuille a perdu sa force, elle tombe de l'arbre, quand la fleur a perdu sa force, elle est rejetée. L'être désire naturellement garder sa force, aussi chaque individu recherche-t-il le pouvoir. Mais l'erreur tient dans le fait que, quel que soit le pouvoir que puisse avoir un homme, il est limité. Malgré l'accroissement du pouvoir, il vient un moment où l'on s'aperçoit qu'il peut y avoir un pouvoir plus grand que celui qu'on possède. Cette limitation fait souffrir l'homme, il en devient déçu. En outre, quand nous observons le pouvoir que les hommes possèdent, ce pouvoir du monde, quel est-il? Cela n'a pris qu'un moment pour que la puissance de la Russie s'écroule, ou que la puissance de l'Allemagne soit écrasée. Si de telles puissances et forces, bâties en des centaines d'années, peuvent être détruites en si peu de temps, quel était leur pouvoir? S'il existe un quelconque pouvoir, c'est le pouvoir caché, le pouvoir tout-puissant. Et c'est en entrant en contact avec ce pouvoir qu'on commence à tirer de lui tout le pouvoir qui est nécessaire. Le secret de tous les miracles et phénomènes peut être perçu dans le pouvoir que des sages et des maîtres sont capables d'extraire de lui. Il y a des fakirs et des derviches qui pratiquent le saut dans le feu ou qui se coupent le corps et cicatrisent immédiatement. Mais il existe un pouvoir plus grand que celui-là. Ceux qui font des grandes choses ne les montrent pas, ce sont les petites choses qui sont montrées. En même temps il y a ce pouvoir qui donne la preuve que l'esprit a du pouvoir sur la matière. L'esprit est enseveli dans la matière pour quelque temps - et cela le rend impuissant.

 

La quatrième inclination que l'homme montre est qu'il veut être heureux. L'homme cherche le bonheur dans le plaisir, la joie, mais ce ne sont que les ombres du bonheur. Le vrai bonheur est dans le cœur de l'homme; mais il ne l'y cherche pas. Afin de trouver le bonheur, il recherche le plaisir. Quelque chose qui est éphémère et quelque chose qui engendre la tristesse n'est pas le bonheur. Le bonheur est l'âme même de l'homme. Les Védântistes ont appelé l'âme humaine "Ananda", bonheur. L'âme est heureuse, c'est pourquoi elle recherche le bonheur. Et parce que l'âme n'est pas capable de se trouver elle-même, elle cherche quelque chose qui pourrait la rendre heureuse. Mais ce qu'elle trouve ne peut jamais la rendre heureuse. Le péché et la vertu, le bien et le mal, le juste et le faux peuvent être distingués et déterminés grâce à ce principe: ce qui apporte un bonheur réel ne peut être mauvais, c'est une vertu. Ce qu'on appelle juste est ce qui conduit au bonheur. Ce qui est bon est bon parce que cela apporte le bonheur; et s'il n'en est pas ainsi, cela ne peut pas être bon, cela ne peut pas être une vertu, cela ne peut pas être juste. Chaque fois qu'un homme a trouvé une vertu dans le malheur, il a fait une erreur, chaque fois qu'il est dans l'erreur, il est malheureux, misérable. Le bonheur est l'être de l'homme: aussi le désire-t-il ardemment.

 

La cinquième inclination que montre l'homme est pour la paix. Ce ne sont pas le repos ou le confort ou la solitude qui peuvent lui apporter la paix. C'est un art qui doit être appris, c'est l'art des mystiques par lequel on arrive à l'expérience de la paix. On pourra demander: "S'il est naturel pour l'âme de faire l'expérience de la paix, pourquoi doit-on faire des efforts pour obtenir la paix par des pratiques, par la méditation, par la contemplation? On répondra qu'il est naturel de faire l'expérience de la paix, mais que la vie dans le monde n'est pas naturelle. Des animaux et des oiseaux font l'expérience de la paix, mais pas l'espèce humaine, car l'homme est le voleur de sa propre paix. Il a rendu sa vie si artificielle que c'est comme s'il s'écartait de ce que l'on appelle la vie naturelle. Il n'est pas capable d'imaginer combien il s'est éloigné de ce qu'on peut appeler, pour l'espèce humaine, une vie normale, naturelle. C'est pour cette raison que nous avons besoin de l'art de découvrir la paix à l'intérieur de nous. Ce n'est pas en rendant les conditions extérieures meilleures que nous ferons l'expérience de la paix. L'homme a toujours rêvé de paix et il a toujours provoqué des guerres. Ce n'est pas seulement dans les temps anciens que l'homme recherchait la guerre. Si chaque individu dit: "Je cherche la paix", alors d'où vient la guerre? Elle vient parce que le sens de la paix n'a pas été pleinement compris. C'est pourquoi l'homme vit dans un tumulte constant, dans une condition agitée, et afin de tenter de trouver la paix, il cherche la guerre. Si cela continue quelques années de plus, nous n'aurons pas la paix, car chacun doit d'abord chercher la paix à l'intérieur de lui-même.

 

Qu'est-ce que la paix?  La paix est la condition naturelle de l'âme. L'âme, qui a perdu sa condition naturelle, qui en fait lui appartient, s'agite sans repos et rêve de paix. La condition normale du mental est la tranquillité, et en même temps le mental est loin de rester tranquille, l'âme fait l'expérience de n'importe quoi sauf de la paix.

 

La question qui vient à l'esprit de toute personne réfléchie est celle-ci: quelle est la raison, quel est le but de la création de ce monde, de cette manifestation? La réponse est: pour rompre la monotonie. Qu'on l'appelle Dieu, qu'on l'appelle l'Être Unique, qu'on l'appelle la Source et le But de tout, étant toute solitude, Il désira qu'il y ait, pour Lui, quelque chose à connaître. Les Hindous disent que la création est le rêve de Brahmâ. On peut appeler cela un rêve, mais c'est le motif essentiel. Les Soufis l'expliquent ainsi: Dieu, l'Amant, voulut connaître Sa nature, et donc, dans la manifestation, l'Aimé fut créé, afin que l'Amour pût se manifester. Et quand on considère cela dans cette lumière, alors tout ce que nous voyons est l'Aimé. Comme le dit Roumi, le grand écrivain de la Perse: 

"L'Aimé est tout en tout, celui qui aime Le voile seulement; 
l'Aimé est tout ce qui vit, celui qui aime est une chose morte".

 

Par conséquent, les Soufis ont appelé Dieu le Bien-Aimé; mais ils ont vu le Bien-Aimé en tous les êtres, ils n'ont pas pensé que Dieu était au paradis, séparé, loin de tous les êtres. En chaque chose, dans toutes les formes, ils ont vu la beauté de Dieu. Et dans cette réalisation, le but principal, le but ultime de la vie, est accompli. Quand il est dit dans les Écritures Anciennes: "Lorsque Dieu demanda à Adam: 'Qui est ton Seigneur?', il dit: 'Tu es mon Seigneur' ". Brièvement expliqué, cela signifie que le but de la création est que chaque âme puisse reconnaître sa source et son but et s'y soumettre, et qu'elle puisse attribuer à cette source et à ce but toute beauté, sagesse et pouvoir, et ainsi faisant puisse se rendre parfaite. Comme le dit la Bible: "Soyez parfaits, comme votre Père au Ciel est parfait".

 

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