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LA VIE A HYDERABAD
L'appel Intérieur


 

Cette entrevue avec le Nizâm donna à Inayat une telle idée, révélatrice pour son cœur, de l'action de Dieu, qu'il ne pouvait pas en parler à ses amis pendant son séjour à Hyderabad. Il n'en parla à personne sauf à Dieu:  voir ainsi son désir exaucé en un temps si court, sans un seul effort de sa part, aurait pu donner la foi en Dieu au plus grand incroyant.

Réfléchissant à cela, il se souvint de l'idée qu'il avait eue de rencontrer le Nizâm, lorsque âgé de neuf ans il avait regardé une carte de l'Inde à l'école. Ayant vu Hyderabad sur la carte, il avait demandé ce qu'était l'endroit et son souverain au camarade qui était assis à côté de lui. Un instant il eut la vision, après en avoir parlé à son camarade, d'être à la Cour du Nizâm et sa rencontre s'était déroulée exactement comme il l'avait entrevue.

Durant son séjour, il se fit beaucoup de relations. Il était ami avec Maulewi Abdul Qadir, le Subedar de Gulbarga et de Maulewi Yusuf Ali Subedar, qui était ami avec son Murshid. Il fit connaissance avec le Raja Shivaraj Bahadour et de son frère Raja Morsi Manoher et de plusieurs autres. Maulana Hashimi fut son grand ami et professeur et lui enseigna le Persan et la littérature arabe des anciens Soufis. Étant un grand mystique, il reconnut en Inayat ce que d'autres de ses amis, bien que pleins d'amitié et d'admiration, ne pouvaient pas comprendre. Mais Hashimi savait que quelque chose était en préparation en Inayat pour les années qui l'attendaient, qui était au-delà des mots ou de l'imagination.

Par l'un de ses amis il rencontra plusieurs Parsis de Secunderabad, dont plusieurs devinrent ses élèves en musique. Il vit Sirdar Destour Hoshang, le grand prêtre des Parsis et l'homme le plus saint de la très ancienne religion des Zoroastriens. Destour reçut une grande impression de ce qu'il entendit du jeune Inayat et en fut enchanté, non seulement par la musique qu'il lui jouait mais par l'idée qu'Inayat, qui n'était pas de leur religion, accommodait leurs chants sacrés en ragas avec le même enthousiasme et la même révérence que si cela avait été la sienne.

Son séjour à Hyderabad fit voir et apprécier à Inayat tout le bien qu'il trouva parmi les gens d'Islam, spécialement dans leurs manières et leur personnalité et aussi dans leur dignité et leur hospitalité qui est un résultat des enseignements élevés du Prophète de l'Islam.

Pendant ses voyages à travers toute l'Inde, il arriva souvent qu'Inayat ou bien vît dans un songe ou une vision, ou bien sentît, que son père était malade ou malheureux, et il rentrait à la maison sans qu'aucun signe ne lui en soit parvenu, et trouvait que son impression était vraie.

Inayat avait l'habitude de s'éveiller pour les vigiles à minuit. Le sommeil durant la jeunesse était si irrésistible qu'il l'enveloppait comme un ami sympathique, lui disant, "Continue à dormir, comme tout le monde est en ce moment en train de le faire; tu es si jeune, tu as bien assez de temps devant toi pour adorer, il est vraiment cruel d'être si dur envers toi-même. Même Dieu ne sera pas enclin à écouter à ce moment de la nuit". Et son âme ascétique, peine de détermination, répondait, "Hors d'ici, démon, ne murmure pas à mes oreilles. Je me lèverai et m'occuperai du service de Dieu". Ainsi passait-il la plus grande partie de la nuit en veilles, et l'aube était trop belle pour aller dormir, après l'élévation qu'il éprouvait au lever du soleil. Il passait le petit matin à chanter des odes au divin, et ainsi il construisait les fondations pour un jour entier de joie spirituelle.

A Hyderabad, dans la solitude, Inayat vouait beaucoup de temps à la contemplation. Il commença à éprouver que la chambre dans laquelle il s'asseyait était illuminée, et où que ce soit qu'il se déplaçât, il trouvait une lumière radiante autour de lui. Il pensa d'abord qu'elle venait de quelque part au dehors de lui, jusqu'à ce qu'un ami sage lui dise qu'elle venait entièrement du dedans, que la lumière était en chaque âme et que cependant elle restait enterrée, mais que celui qui se lève de sa tombe expérimente sa résurrection; et c'était ce signe qui était sa seconde naissance.

Après cela il vint une voix qu'Inayat entendait souvent dans son sommeil:
Allah ho Akbar, Allah ho Akbar - Dieu est grand, Dieu est grand, qui le réveillait de son sommeil.
Se demandant ce que cela pouvait signifier Inayat en parla à son sage ami qui répliqua, "Quand Il appelle Ses serviteurs Il les appelle à haute voix, et ceux-là entendent dont les oreilles sont ouvertes. Il n'y a pas d'âme à qui la voix intérieure ne parle pas, mais c'est pitié que chaque âme n'entende pas. Je suis certain que vous êtes une personne qu'un appel intérieur peut atteindre. Au-delà de cela je ne peux rien dire, car essayer d'expliquer davantage serait comme de plonger dans une eau profonde; on y perdrait pied. Cela dépasse mes possibilités. Je puis seulement vous donner l'avis que la meilleure chose serait de s'éveiller quand l'appel vient et de prêter attention à ce qui suit, comme c'est le devoir des serviteurs obéissants de répondre à l'appel du maître".

A partir de ce jour Inayat se leva de son lit chaque fois qu'il entendait l'appel et se voua à la contemplation. Il s'assit en silence pendant des heures la nuit, et une nuit il vit avec les yeux clos une figure s'élever devant lui et contempla un visage extrêmement beau. Le jour suivant Inayat parla de son expérience intérieure avec son ami qui lui dit, "Maintenant vous avez atteint un point ou vous devriez chercher un murshid".

Inayat n'avait jamais eu cette idée, car il avait toujours senti le Guide intérieur s'éveillant chaque jour dans son propre esprit, ce qui était quelquefois tout à fait étonnant pour ceux qui étaient autour de lui. Et en même temps il était tout à fait consentant pour se donner à la direction de quelqu'un qu'il considérerait comme son supérieur. Obéir à quelqu'un, regarder quelqu'un au-dessus de lui était la tendance naturelle d'Inayat. Il demanda à son ami d'être son guide, mais l'ami dit, "S'il vous plaît, ne me demandez pas une telle chose. Je tiendrais pour un privilège de vous rendre service, mais si vous souhaitez suivre quelqu'un comme guide, je vous conduirai avec joie à quelqu'un".

 

Extraits biographiques

 

La rencontre du Murshid

 

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