Témoignage |
( Autobiographie -
Grande Bretagne 1914-1920 )
Je trouvai à cette période de débuts difficiles une mourîd*, Miss Goodenough (Sharifa), qui fut comme une pierre de fondation pour la construction de l'Ordre*. En Miss Goodenough, qui fut ensuite faite khalifa*, puis promue murshida*, j'ai trouvé cet esprit du disciple que le monde connaît si peu et que l'on trouve rarement, même en Orient. En outre, je retrouvais en elle mon propre point de vue. Miss Goodenough a montré dans sa carrière fermeté et abnégation. Il y a certainement du vrai dans l'idée de l'hérédité, ce que l'on semble ignorer aujourd'hui; lors même qu'en évaluant un cheval on donne encore une grande importance à son hérédité, on ne le fait pourtant pas pour l'être humain. Bien qu'elle soit retirée, exclusive et réservée de nature et indépendante et indifférente en apparence, ce qui a tourné plus d'un contre elle et causé bien des ennuis, elle a beaucoup des qualités de la perle cachées sous une coquille dure. Elle s'est prouvée digne de confiance dans le travail de l'Ordre et s'est montrée patiente dans toutes les difficultés que nous avons eues à rencontrer sans cesse dans notre chemin. Elle a transmis mes idées dans la série des livres; "Life after death" (La vie après la mort), "The phenomenon of the soul" (Le phénomène de l'âme), et:"Love, human and divine" (L'amour humain et l'amour divin). Mais en dehors de cela elle a rassemblé, préservé et enregistré mes enseignements oraux et les a gardés purs de toute corruption. Elle les a préservés pour les générations futures dans leur forme la plus authentique; et ce service, les disciples sincères du Message Soufi le tiendront en mémoire avec reconnaissance.
(Autobiographie - "Personal Account") Pendant la guerre, où mes activités musicales furent suspendues, la patience était le seul moyen de subsistance pour moi et ma famille. Pourtant une bienvenue souriante était toujours offerte à notre table pour nos amis. Dans nos pires moments, j'eus à mon côté l'aide et la sympathie discrètes de Miss Goodenough. Elle partagea son pain avec moi et elle me protégea contre les coups, durs ou moins durs, venant à la fois de mes amis et de mes adversaires, prouvant ainsi qu'elle était une amie dans le besoin.
(Extraits des "adresses" de Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan à ses disciples lors des célébrations de ses anniversaires - "Viladat days") 1924 -... Maintenant je dois remercier très chaleureusement Murshida Goodenough, une amie dans les temps de besoin, une mourîd qui a depuis le premier jour jusqu'à présent prouvé qu'elle était une amie aussi sûre qu'il est possible de l'être et les mots ne peuvent exprimer que de tels amis puissent exister dans le monde, auxquels vous pouvez vous fier comme je me fie à Murshida Goodenough. 1925 -... Tous ceux d'entre vous qui savent quelque chose de notre histoire, connaissent - mais peut-être pas aussi bien que moi-même - le très grand service que Murshida Goodenough a rendu en enregistrant les enseignements sans en altérer un iota. Ils estimeront plus tard par-dessus tout le Message tel qu'il est préservé par Murshida dans sa forme originale. Murshida nous a prouvé, et prouvera toujours, qu'elle est LA fidèle dépositaire 1926 -... Et quand je pense à Murshida Goodenough, à quel point, depuis le commencement du Message, quand il commença à être exprimé dans le monde, à quel point elle s'est tenue ferme et constante dans la lutte, les mots sont inadéquats pour exprimer la gratitude que ressent mon cœur pour l'aide que Murshida a apportée lorsqu'il y en avait si peu à mes côtés. Et nous apprécierons toujours, génération après génération, le travail que Murshida a accompli en rassemblant les enseignements et en les gardant pour la postérité. |