Le disciple qui voudrait refléter la Lumière de Dieu pour ceux qui siègent dans l'obscurité, ce qui est la seule manière dont la Lumière peut être reçue par l'humanité souffrante, doit se garder impassible et inébranlable.

Impassible parmi les cris de la terre.

Inébranlable au milieu des vagues d'émotion qui surgissent autour de ses pas.

Celui qui voudrait devenir un canal de Lumière doit être satisfait de n'être rien, d'être méconnu par un monde qui ayant des oreilles n'entend pas et ayant des yeux ne voit pas; car il ne peut jamais entendre ce qui dépasse la limite de sa perception.

La majorité, dont le but est «bonté», est incapable de percevoir ce qui est «vérité».

A moins que l'être entier du Disciple ne soit tourné vers Dieu, et que rien d'autre ne soit reflété dans son cœur, la réflexion de Dieu est brouillée, et la lumière instable et chancelante. Combien peu sont capables d'y atteindre. Cela ne veut pas dire qu'un tel «réflecteur de Dieu» devienne indifférent aux peines des autres, ou sourd à leurs appels à l'aide, mais il se rend compte que par lui-même il ne pourra jamais guérir les cœurs brisés, que Dieu seul peut les aider. Il se rend compte aussi que pour atteindre l'âme humaine, Dieu a besoin d'un canal, qui doit être parfaitement tranquille et absolument vide, afin qu'Il puisse le remplir de Lui-Même, et ainsi, à travers Son Disciple, vidé de tout par ailleurs, Il puisse Lui-Même toucher ceux qui sont dans la peine, dire les paroles de paix et de guérison pour ceux qui ont le cœur brisé, et apporter la lumière à ceux qui sont assis dans l'obscurité.

Dieu ne voit pas de la même façon que l'homme voit, et la vérité jusque dans ses tréfonds est requise du Disciple qui voudrait être le canal de Son amour; il doit alors marcher dans le Chemin de la Solitude, car tout ce que le monde considère comme bon doit être perdu avant que Dieu ne soit trouvé.

La prière qui doit occuper sans cesse les lèvres du Disciple devrait être: «Donne à mon cœur, O Dieu, le courage de tout perdre pour que je puisse tout trouver en Toi, à la main droite de Qui sont les plaisirs sans fin, et dans la Présence de Qui il y a plénitude de joie».

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