La patience |
Plus grand est l'objet de votre poursuite, plus la patience qu'il requiert doit être grande; et il y a un côté de la nature humaine qui la rend impatiente et qui donne l'impression que l'on devrait monter au sommet immédiatement. Par conséquent, l'on se précipite avec impatience vers l'accomplissement de son objet, et l'on échoue souvent. En montant, il y a des marches et on doit les monter graduellement. L'on doit tenir l'objet devant son esprit, mais l'on doit voir en même temps les marches que l'on doit monter. Si la patience n'aide pas à monter les marches et à parcourir la distance nécessaire, il y aura chute.
Cela montre qu'il y a trois conditions principales dans la voie de la réalisation: la constance de la concentration en maintenant fermement son objet devant soi; la nécessité d'observer avec les yeux ouverts les nombreuses marches que l'on doit monter pour atteindre l'objet, et en troisième lieu la persévérance patiente.
La patience est la chose la plus difficile dans la vie; et quand la patience est maîtrisée, l'homme devient le maître de toutes les difficultés. La patience, en d'autres termes, peut être appelée le pouvoir d'endurance pendant l'absence des objets ou des conditions désirées. On dit que la mort est ce qu'il y a de plus terrible dans la vie, mais en fait la patience est souvent pire que la mort. On préférerait la mort à la patience quand la patience est durement mise à l'épreuve. La patience est un pouvoir de vie; c'est un pouvoir spirituel et la vertu la plus grande que l'on puisse avoir. Car c'est une croix et sur cette croix l'être patient est crucifié. Et comme la résurrection suit la crucifixion, ainsi tout le succès et le bonheur doivent suivre les moments d'épreuve de la patience.
Observer les marches vers le but est le travail de l'intelligence et cela aide à rendre fructueux le travail de la patience. Mais la patience et l'intelligence deviennent les deux ailes du pouvoir de la concentration qui est le pouvoir de tenir fermement la pensée désirée, de sorte qu'elle ne puisse pas changer. Il faut avoir pitié de l'homme qui ne sait pas se décider entre deux choses. Il manque de concentration. L'unité de l'esprit est le principal secret de la concentration. L'on doit garder son objet fermement dans l'esprit et l'on ne doit pas permettre à quoi que ce soit de faire dériver l'esprit de son objet. Même les choses plus utiles, plus précieuses et meilleures doivent être considérées comme tentations. Une fois que l'homme s'est embarqué vers l'accomplissement d'un objet, il ne doit avoir aucun autre objet dans la vie.
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