La vie de Mohammed témoigne que dès le début il était destiné à être le Messager final. L'histoire du monde aide le mystique à voir avec clarté la possibilité, la nécessité de la venue d'un maître de l'humanité à une époque où la majeure partie du monde avait atteint l'état de kamal, un état de complète décadence. La vie même de Mohammed fut un apprentissage particulier qu'il reçut avant d'être investi de la charge du Message divin.

Tout d'abord il ne vit pas son père, afin qu'en l’absence d'un père mortel il soit amené à chercher un père céleste. Dieu souhaitait qu'il découvre que Lui seul pouvait lui apporter soutien et prendre soin de lui. Tout enfant se tourne vers sa mère et son père pour le nourrir et l'aider, mais il devait apprendre ce que c'est que d'être orphelin. La dernière maladie et la mort de son grand-père Abd'ul Muttalib apporta un grand changement dans son expérience. Il connut l'amour d'une mère et apprécia les soins de son oncle tuteur.

Il ne reçut aucune éducation en ce qui concerne la lecture et l'écriture, très rare à cette époque, spécialement dans le désert au sein duquel il était né. Cependant Mohammed acquit l'éloquence qui constituait l'éducation dans ces temps grâce à ses liens avec certaines familles. Il la maîtrisa facilement parce que d'un point de vue mystique l'éloquence est le meilleur des dons divins, que les Hindous appellent Wak devi: la déesse-sur-la-langue. Au modeste foyer de Halima, sa nourrice, il reçut l'empreinte de la vie domestique du peuple. Les scènes d'orgies à Okhod furent une étude concernant la dégradation de son peuple. Se trouver dans le désert avec les troupeaux lui apprit ce qu'était la vie des bergers, des travailleurs. Sa présence dans les combats pour défendre la Ka'ba lui montra ce que c'est d'être soldat, à quoi ressemble une bataille, à quel point se défendre est nécessaire dans la vie. Son assistance à ses compatriotes dans leurs affaires sociales et nationales lui apprit une leçon concernant les besoins de la nation et la réforme de la société. Ses voyages en Syrie lui montrèrent l'envers du tableau: l'état de dégradation des gens dans ces parties du monde, la manière dont la droiture est sacrifiée à l'appât du gain dans les affaires, à quel point le cœur de l'homme devient froid en prélevant intérêt sur intérêt sur l'argent prêté, gagnant ainsi sans aucun travail. Il constata la situation des Juifs, il vit l'état des Chrétiens. Il vit l'hypocrisie des autorités religieuses, l'ignorance des simples croyants, complètement enveloppée dans des superstitions et des fables inventées. Tout cela fut l'éducation préliminaire de Mohammed qui lui fut donnée spécialement en vue du but pour lequel il était né sur terre. S'il avait été un ascète, s'il était né dans un foyer heureux ou dans un palais, s'il n'avait jamais vu de champ de bataille, s'il n'avait pas connu le monde des affaires, s'il n'avait pas vécu parmi les bergers, s'il n'avait pas été marié et n'avait pas connu les soucis de la famille, s'il n'avait pas constaté la décadence du peuple, l'hypocrisie au nom de la religion, comment aurait-il été capable de délivrer le Message final de Dieu, un Message destiné aux gens de tous genres de vie, un Message destiné à être non pas une religion mais ISLAM, fraternité des nations et des races, fraternité morale et spirituelle pour l'humanité entière. Il vint comme le Maître mondial ici-bas et dans l'au-delà, comme l'Inspiré, non pas pour une race ou une communauté, mais pour l'entière humanité. Mohammed dut apprendre toutes les leçons de la vie, parce que le message à donner à son époque était d'apprendre à être homme, apprendre comment vivre en tant qu'être humain. Le message qui était d'apprendre à être spirituel avait déjà été donné.

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