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Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


Naissance
La vie mystique du prophète Mohammed
La vie de Mohammed

Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


Texte original en anglais

Mohammed naquit en l'an 570 (après J.C.) dans une famille influente, les qorayshites, la plus en vue et la plus riche d'Arabie. Ceux-ci descendaient d'Ismaël, fils d'Abraham, et avaient la garde de la Ka'ba, le lieu où tous les prophètes depuis Abraham se rendaient en pèlerinage. L'année de la naissance de Mohammed fut celle que les Arabes connurent sous le nom d' "Année de l'Éléphant". Un envahisseur était entré à La Mecque sur un éléphant, mais une catastrophe naturelle le força à battre en retraite alors qu'il n'y avait eu ni fortifications, ni défense organisée. Et parce qu'ils avaient obtenu cette victoire sans grand effort, la naissance de Mohammed fut considérée par les habitants de La Mecque comme un heureux présage.

 

Tout événement de quelque importance, que ce soit une guerre, un mariage, une naissance, étant annoncé par des signes - car Allah annonce tous les événements par des signes -, ainsi la mère de Mohammed vit chaque nuit jusqu’à la naissance de l'enfant les Messagers de Dieu qui lui apparaissaient l'un après l'autre. Ils la félicitaient pour l'enfant qui allait naître, lui disant: "Sois bénie, Amina, de porter cet enfant, l'idéal d'Allah, qui sera le consolateur des affligés et le libérateur de l'humanité". Elle voyait une grande lumière qui venait d'elle-même et qui étendait ses rayons sur le monde. Elle raconta cette vision à son mari Abdallah qui, inclinant la tête, se soumit avec joie à la volonté d’Allah. La vie malheureusement ne lui permit pas de voir cet enfant béni, car il mourut avant sa naissance. Les événements extraordinaires qui se produisirent pendant la grossesse d'Amina et les prodiges qui, dit-on, sont arrivés vers la naissance de Mohammed peuvent faire sursauter l'esprit sceptique qui ne peut pas voir au-delà des raisons à sa portée. Ainsi même des auteurs musulmans de l'école contemporaine ont essayé dans leurs écrits, en présentant Mohammed et ses enseignements au monde occidental, de contester ces traditions qui étaient au-delà de leurs perceptions intellectuelles. Je ne les en blâmerai pas, car il est préférable de ne pas croire que d'obscurcir sa propre intelligence par respect pour une croyance religieuse. Mais pour le mystique tout ce que le monde appelle superstition est super-science. Ce qui est énigme pour le monde est pour lui un miroir. De tout temps le monde a cru et continuera de croire, aussi civilisé qu'il devienne, que tout événement essentiel est annoncé de diverses manières. Toutes les religions du monde ont eu des prophéties à leur fondation. Toute personne intelligente et droite peut voir dans un rêve de façon claire ou confuse les petits événements de sa vie se manifester devant elle. Tout ce qui arrive de petit annonce la survenue de quelque événement important.

 

L'influence de toute âme qui naît possède une certaine portée. Souvent l'on dit d'un enfant qu'il a en naissant porté bonheur à sa famille. Un prince qui naît dans un palais apporte parfois sa bonne ou sa mauvaise influence à tout le royaume. Il est raisonnable en tout point que l'Instructeur du monde montre les signes qu'il apporte le Message divin par diverses manifestations merveilleuses qui se produisent à travers le monde. Il n'y a pas lieu de douter un instant de cela.

 

Si Amina, la mère du Prophète, a été félicitée dans ses rêves par tous les prophètes, si divers signes dans le monde ont annoncé la venue de l'Instructeur du monde, si les marques de son génie prophétique ont été reconnues en lui avant qu'il ne reçoive le Message, qu'y a-t-il là de surprenant pour un esprit éveillé? Le hibou ne peut pas voir le jour; cela ne signifie pas qu'il n'y ait pas de lumière. Ce sont les yeux du hibou qui le privent de vision.

 

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