Toutes les affaires de la vie dépendent de l'attitude de l'homme, et le travail mécanique qui se fait psychiquement est tel qu'avant que l'homme ne fasse un pas en avant pour travailler, il voit son attitude se refléter dans son affaire. Par exemple, quelqu'un commence à faire quelque chose en ayant un doute dans son esprit: sur cette affaire, il voit l'ombre du doute. Quand une personne veut faire quelque chose dont elle sait que cela n'est pas tout à fait juste, avant qu'elle ne commence à travailler, elle voit devant elle le fantôme de l'injustice.

Le cœur de l'homme, comme disent les soufis, est un miroir. Tout ce qui est reflété dans ce miroir est projeté sur d'autres miroirs. Quand l'homme a un doute dans son cœur, ce doute est reflété sur chaque cœur avec lequel il entre en contact. Quand il a la foi, cette foi est reflétée sur chaque cœur. Peut-il y avoir une étude plus intéressante et une plus grande merveille que d'observer cela de près? Aussitôt qu'un homme est capable d'observer ce phénomène dans la vie, c'est tout à fait comme une lanterne magique qui rend tout clair pour lui. Dans cette lumière, à quel point la ruse et les voies tortueuses de l'être malhonnête apparaîtront stupides, lui qui croit pour un moment qu'il en retire un profit, et à qui pour un moment elles peuvent sembler profitables!

Dans cette vie sur la terre, dans laquelle nous ne pouvons même pas dépendre du lendemain et dans laquelle les gains terrestres sont arrachés à une main pour venir à une autre, cela ne vaut pas la peine de faire que le cœur reflète un élément qui lui est étranger. Ce qui est réconfortant et consolant dans toute cette vie de fausseté, c'est seulement le sentiment de la pureté que l'on a dans son propre cœur, quand on sent que sa propre attitude dans la vie est droite et juste. Celui qui l'éprouve dira certainement que c'est plus grand que toute la richesse du monde. C'est la connaissance de cette philosophie qui semble être perdue par le cœur de l'humanité à l’époque actuelle. C'est pourquoi tout va de travers. S'il y a quelque moyen de prévention qui puisse être employé contre cela, c'est de faire de sa propre vie, autant qu'on le peut, un exemple de son idéal, bien que la rendre telle soit très difficile. Cela ne fait rien si après avoir essayé l'on échoue, la fois suivante l'on peut réussir.

Quelqu'un pourra dire: "Oui, pour certaines erreurs faites ici, maintenant vient la souffrance; je la supporterai". Il est certain qu'il est brave et juste, mais personnellement j'aimerais mieux l'homme qui résisterait à la souffrance en réalisant que son droit de naissance, en tant que droit divin, est le seul bonheur. La souffrance et la douleur sont étrangères à son âme; elles ne lui appartiennent pas. Il ne les veut pas, il ne les aura pas.

Question: La souffrance est-elle nécessaire à notre évolution?

Réponse: La souffrance aide l'évolution; elle n'est pas nécessaire. Par conséquent, nous ne devons pas rechercher la souffrance pour évoluer. Nous devons l'éviter. Pour une personne sage, chaque échec est une leçon, mais il vaut mieux qu'elle évite d'apprendre de cette façon.

Question: Serait-il possible d'obtenir le même degré d'évolution dans la vie sans souffrir?

Réponse: Certainement possible, mais des plus difficiles.