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Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


LES PAIRES D'OPPOSÉS EMPLOYÉS DANS LES TERMES RELIGIEUX
Le Front Souriant
Chapitre 40
Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


Texte original en anglais

En termes religieux l'on emploie des paires d'opposés comme Dieu et diable, ciel et enfer, péché et vertu. L'homme qui commence à acquérir la connaissance en étudiant les paires d'opposés ne peut d'emblée s'élever à ce diapason où il comprend la vie sans ceux-ci. D'une certaine façon il n'est pas correct, il n'est pas vrai de concevoir Dieu Qui est Tout-puissant comme coexistant avec une autre personnalité, un pouvoir opposé, en l'appelant le diable. D'autre part cela troublerait un croyant en Dieu, qui considère Dieu comme entièrement bon et entièrement beau, s'il savait que tout ce qui est mal et mauvais est contenu en Dieu. Par ailleurs, un dévot, un adorateur de Dieu, dont l'objet est d'élever par la dévotion et l'adoration son idéal de Dieu aussi haut qu'il le peut, est empêché dans son effort quand on lui montre que tout ce qu'il considère comme méchant et laid fait aussi partie de Dieu. Et pourtant l'on a diminué Dieu, on l'a rendu limité, en faisant à côté de Lui un pouvoir qui, s'il n'est pas égal, existe comme un pouvoir opposé à Dieu.

 

Il est certain que quelque fut la méthode adoptée par les sages de ce monde pour guider l'humanité, soit grâce à l'idée limitée de Dieu auquel s'oppose un autre pouvoir, Satan, ou bien grâce à l'autre idée selon laquelle Dieu est Tout-puissant, l' Etre Unique, cela a toujours été l'oeuvre de la sagesse d'amener l'homme à ce diapason qui lui permet de comprendre la vie plus parfaitement. Il n'y a pas de doute qu'en donnant une place au pouvoir du mauvais, du mal, quand nous le dépeignons comme une personnalité et l'appelons démon, nous limitons certainement le pouvoir de l'Un que nous appelons toujours tout-puissant. Néanmoins il est pittoresque, il est plus compréhensible et tangible de croire en un Dieu du bien et en un Seigneur du mal.

 

Quant à l'idée de ce que l'on appelle le ciel et l'enfer, pour notre compréhension ils sont deux endroits: l'un ou quelqu'un est puni, l'autre où il est élevé, où il est heureux, où il est récompensé. Cette idée est claire, mais où faisons-nous l'expérience de tout le malheur, et le chagrin et la peine, où faisons-nous l'expérience de tout plaisir et bonheur et joie? N'est-ce pas sur la même terre? C'est sous le même soleil. Cela nous explique que ces deux endroits nous ont été montrés comme différents parce que nous ne sommes capables de les voir que comme deux endroits différents. Les sages de ce monde, à toute époque de la civilisation du monde, ne pouvaient mieux faire que de montrer les idées subtiles de la vie de façon aussi simple et compréhensible à l'homme que possible.

 

Par exemple, si je dis que le monde de la pensée et le monde de l'action sont différents, c'est vrai. Cependant c'est ce même monde dans lequel nous vivons - appelez-le le monde de la pensée - et ce monde même dans lequel nous vivons est le monde de l'action. Ce qui importe n'est pas seulement ce qui est dit, mais c'est aussi la manière dont on le regarde. Ce qui est dit n'est pas faux, mais si nous le regardons de manière erronée, cela peut être faux. Ce n'est pas de ne pas croire dans les choses qui est défectueux, mais les croire faussement est même pire que l'incroyance; c'est de comprendre toutes choses de chaque point de vue qui est éclairant, non pas de refuser de les croire ou de ne faire que les croire. Est-ce que notre propre esprit ne peut pas être changé de l'enfer en ciel et du ciel en enfer? Est-ce que notre propre situation dans la vie ne peut être tournée de l'enfer en ciel et du ciel en enfer? C'est en cela que nous pouvons voir la différence et en même temps l'unité des deux.

 

Venons-en maintenant à ce que les gens appellent péché et vertu. A toutes les époques l'on a indiqué: "Cette chose particulière est péché, cette chose particulière est vertu". Chaque fois que les sages l'ont fait, ils l'ont fait avec justesse, et pourtant ils ont différé les uns des autres. Si l'on éclaire ce sujet d'une plus grande lumière, il est possible de voir le péché dans la lumière du péché et aussi de regarder le péché dans la lumière de la vertu. L'on peut souvent voir aussi que sous le voile de la vertu se trouvait un péché et que sous l'apparence du péché il y avait une vertu.

 

Quand les gens s'adressaient au Christ en accusant de faute quelque personne, le Maître ne pensait à rien d'autre qu'au pardon, car il ne voyait pas en cette personne ce que les autres y voyaient. Regarder le bien et le mal n'est pas le travail d'un esprit ordinaire, et il est amusant de constater que plus ignorante est une personne, plus elle est prête à trancher entre le bien et le mal. Bien souvent c'est l'angle selon lequel nous voyons une chose qui la rend juste ou fausse, et par conséquent la chose même que nous appellerions fausse, si nous étions capables de la voir sous différents angles, nous l'appellerions vraie en même temps.

 

Quand les gens disent qu’ils distinguent le bien du mal par leurs résultats, même alors ils ne peuvent pas être sûrs que dans la punition il n'y avait pas une récompense, ou dans la récompense une punition. Qu'est-ce que cela nous montre? Cela nous montre que la vie est une énigme de dualité. Les paires d'opposés nous tiennent dans une illusion et nous font penser: "Ceci est ceci et cela est cela". Cependant en projetant une plus grande lumière sur les choses nous constaterons qu'elles sont très différentes de ce que nous avions pensé.

 

Voyant la nature et le caractère de la vie, le Soufi dit qu'il n'est pas très important de distinguer entre deux opposés. Ce qui est le plus important est de reconnaître cet Unique qui est caché derrière eux tous. De façon naturelle, après avoir compris la vie, le Soufi gravit l'échelle qui le mène à l'unité, à l'idée de l'unité qui vient grâce à la synthèse de la vie, en voyant l'Un en toutes choses, dans tous les êtres.

 

Vous pouvez penser que le monde a évolué, que l'humanité a toujours évolué, ou vous pouvez penser qu'elle s'est élevée et puis est descendue, procédant selon des cycles et des cycles, peu importe votre croyance. Mais en toute époque où sont nés les sages, ils ont toujours eu une même croyance: que derrière le tout il y a l'unité, et que dans la compréhension de cette unité il y a la sagesse. Quelqu'un qui s'éveille à l'esprit d'unité, quelqu'un qui voit l'unité derrière toutes choses - son point de vue devient différent et par conséquent son attitude change. Il ne dit plus à son ami: "Je t'aime parce que tu es mon ami"; il dit: "Je t'aime parce que tu es moi-même". Il dit, comme un mystique le dirait: "Que tu aies mal agi ou que j'aie mal agi n'a pas d'importance. Ce qu'il faut c'est redresser ce qui est mal".

 

 

Question: Si j'ai bien compris votre philosophie et votre idée de la religion il me semble que cela part du doute, en ne faisant pas de distinction entre bien et mal, péché et vertu, justice et injustice. Est-ce que vous cherchez à établir un système triangulaire dans lequel vous cherchez à trouver le centre de gravité?

Réponse: Oui, vous avez tout à fait raison, mais je ne veux pas dire que nous commençons par ne pas distinguer entre les deux. Nous n'avons pas besoin de commencer par là, parce que la vie commence à distinguer entre les deux; la vie nous prend de cette façon. Si nous ne distinguions pas entre les deux et que nous arrivions à cette conception de l'unité dont j'ai parlé, nous perdrions énormément dans la vie. C'est après avoir distingué ceux-ci que, sans en être encombrés, nous pouvons arriver à l'idée de l'unité qui nous élève au-dessus de tout. Par exemple, quand une personne dit: "Je ne regarderai pas la faute d'un autre" et qu'elle ferme les yeux, elle a manqué beaucoup. Mais celle qui l'a vue et s'est élevée au-dessus d'elle a en réalité fermé les yeux; elle est la personne qui mérite de fermer les yeux sur l'autre aspect.

 

Le but de la vie sur la terre est de venir voir toutes les distinctions et toutes les différences, mais de ne pas en être encombré et ainsi jeté à bas. Nous devrions avancer en nous élevant au-dessus d'elles toutes, et en même temps en faisant l'expérience d'elles toutes. Par exemple un homme peut dire:"Je n'ai jamais pensé de quelqu'un qu'il m'ait fait du bien, et je n'ai jamais considéré que du mal me soit venu de quiconque; j'ai toujours eu devant moi cette seule idée et d'après elle j'ai continué à aller de l'avant". Il peut bien être avancé, il peut bien être spirituel, il peut bien être pieux, et pourtant il a perdu beaucoup. Mais celui qui a reçu tout le bien qui lui est arrivé avec reconnaissance et l'a ressenti, et qui a aussi ressenti le mal qui lui a été fait et l'a pardonné et absous, c'est lui qui a vu le monde et va s'élevant au-dessus de lui avec succès.

 

 

Question: Que voulez-vous dire exactement par l'idée de Dieu?

Réponse: On peut définir toute chose dans le monde excepté une et c'est l'idée de Dieu. Si elle pouvait être définie ce ne serait pas l'idée de Dieu - ni ce qu'est Dieu. Parce que Dieu est plus grand que Son nom et plus élevé que la compréhension que nous en avons. C'est notre faute si nous l'appelons Dieu, mais si nous ne L'appelions pas Dieu comment L'appellerions-nous? En donnant un nom au Sans-nom, en formant une conception de Quelqu'un Qui est au delà de la conception, nous Le rendons seulement limité. Cependant si nous ne le faisions pas, nous ne ferions pas ce que nous devons faire. L'idée est qu'afin de respecter un grand homme nous devons avoir une conception de la grandeur, et cette conception n'est pas la personne, c'est l'idée que nous avons faite de cette personne.

 

S'il y a vingt admirateurs d'une grande personnalité, chacun d'eux a sa conception de cette personnalité. Je dirais que chacun des vingt a son grand homme spécial. Par conséquent il y a vingt grandes personnalités au lieu d'une, et seulement le nom unique fait que les vingt personnes s'unissent en elle. Quand les Hindous ont dit: "Autant d'hommes, autant de Dieux", ce n'était pas une exagération; cela exprimait seulement l'idée que chaque homme a son Dieu dans sa propre conception, et que chacun - s'il le peut jamais - peut seulement exprimer au mieux sa propre conception de Dieu.

 

Il est d'abord nécessaire d'avoir une conception de Dieu afin d'atteindre ce degré où vient Sa réalisation. Si quelqu'un n'a pas une conception de Dieu il ne peut avoir la réalisation de Lui. Je veux dire: une plus pleine réalisation de Lui. Si quelqu'un ne pense pas qu'une personnalité est grande, il ne peut pas voir la grandeur dans cette personnalité; il doit d'abord avoir la conception qu'il y a en elle quelque chose de grand. En d'autres termes nous faisons d'abord notre Dieu avant d'arriver à Sa réalisation.

 

 

Question: Que voulez-vous dire par: "Dieu n'a pas d'opposé?".

Réponse: Il y a le soleil et il y a la lune, il y a l'homme et la femme, il y a la nuit et il y a le jour. On distingue les couleurs par leur variété et il en est de même des formes. Par conséquent pour distinguer quoi que ce soit il doit y avoir son opposé; là où aucun opposé n'existe, nous ne pouvons rien distinguer. La santé doit exister pour distinguer la maladie; s'il n'y avait pas de santé et seulement maladie alors celle-ci n'aurait pas été maladie.

 

De plus dans les temps anciens beaucoup ont essayé d'aider l'imagination des chercheurs de Dieu en leur donnant la croyance en un Satan, Dieu étant toute bonté et Satan tout- mauvais. C'était pour répondre à ceux qui ne pouvaient pas mieux comprendre. En réalité la méchanceté n'est que l'ombre de la bonté; comme l'ombre est non existante, ainsi le mal est non existant. Il y a toujours marche en avant; ce qui est laissé en arrière, c'est ce qui est moins bon; ce que nous acquérons dans le voyage vers l'avant, c'est davantage de bien.

 

Quand nous les comparons nous appelons une chose mauvaise et l'autre bonne. Par conséquent les gens ont appelé "diable" tout le mal, auquel on doit tourner le dos, et Dieu Toute-bonté et vers lui il faut tourner son visage. C'était une méthode appropriée pour enseigner les gens de ce temps-là. En réalité Dieu n'a pas de comparaison. Sans doute nous pouvons comparer Dieu si nous Le rendons bon, comme beaucoup le font. Mais si nous avons une plus large conception de Dieu, nous ne pouvons confiner Dieu à ce que nous appelons bonté. Quelle idée de la bonté avons-nous? Elle est très petite. Peut-être est-elle bonne pour nous, mais ce n'est pas une chose grâce à laquelle nous pouvons juger Dieu.

 

Dieu n'est pas bon seulement pour quelques uns, pour ceux qui sont bons. Nous pouvons constater qu'Il envoie la pluie à tous les arbres et à toutes les plantes, non pas seulement à peu d'enrtr'elles; le soleil brille sur tous, à tous est donnée la nourriture - parce que Sa bonté est parfaite.

 

 

Question: Comment Dieu Tout-puissant a-T-il pu permettre tant d'effusion de sang dans la dernière guerre?

Réponse: La réponse à cette question est que rien de ce qui cause la douleur et cause du mal dans la vie ne vient de Dieu. Cela vient de ce qui est limité, non pas de ce qui est illimité. En essence c'est le pouvoir de Dieu qui travaille à travers tous les pouvoirs, mais quand on l'analyse c'est le pouvoir appelé "Qadr" travaillant à travers les êtres humains qui a été gaspillé dans ces guerres en causant tant d'effusion de sang et de désordre dans le cosmos entier et de disharmonie dans toutes les sphères sur cette planète.

 

Dieu n'est pas à blâmer pour cela. C'est nous, les êtres humains, qui sommes en faute; au lieu de rechercher le plaisir de Dieu nous avons cherché nos propres plaisirs. Il est au delà du pouvoir de l'homme de juger les actions de Dieu par ses propres critères moraux et grâce à son point de vue limité. Quelqu'un de juste acceptera sûrement le fait que cela prend beaucoup de temps et une vaste pratique pour développer le sens de la justice qui après bien des épreuves et des essais rendent l'homme juste, et ce n'est pas l'homme qui est prompt à peser et à mesurer l'action de son prochain et à se former une opinion qui est réellement juste. Aucun homme doué de sens ne peut tracer la cause de la guerre dans le divin Esprit de Dieu, alors que la vie entière est étalée devant nous comme un livre ouvert où nous pouvons distinctement lire sa cause véritable.

 

 

Question: Comme le mal ne peut pas venir du bien, comment sont venues la méchanceté et les misères de l'humanité?

Réponse: Les misères et la méchanceté de l'humanité ne sont pas venues du bien, mais le bien est venu de la méchanceté et des misères. Si ce n'était pas à cause de la méchanceté et des misères et du mal, nous n'aurions pas apprécié ce que la bonté et le bien signifient. Ce sont ces deux pôles opposés qui nous font distinguer entre les deux. S'il n'y avait qu'une seule chose nous l'aurions appelée bonté ou méchanceté, mais elle aurait été seule. L'appeler par deux noms différents nous aide à les distinguer.

 

Beaucoup se sont fâchés avec Dieu pour avoir envoyé quelque misère dans leur vie - mais de telles expériences nous arrivent toujours! Quand on se fâche, on dit "Quoi! Ce n'est pas juste", ou "Ce n'est pas bien", et "Comment Dieu qui est juste et bon permet-il à des choses injustes d'arriver?". Mais notre vue est si limitée que notre conception du bien et du mal et du bon et du mauvais est seulement pour nous, et ne s'accorde pas avec le plan de Dieu. Il est vrai que, tant que nous la voyons comme telle, elle est pour nous et pour ceux qui la regardent de notre point de vue, mais quand on en arrive à Dieu la dimension entière change, le point de vue entier est changé.

 

C'est pour cela que les sages, à toutes les époques, au lieu d'essayer de juger les actions de Dieu, ont pour ainsi dire temporairement mis de côté leur sens de la justice et ont seulement appris une chose, et c'était la résignation à la volonté de Dieu. En faisant ainsi ils en sont venus à une compréhension qui était la plus grande bénédiction dans leur vie, qui était q'ils pouvaient voir du point de vue de Dieu. Mais s'ils avaient cherché à exprimer ce point de vue, les monde les auraient appelés fous. Par conséquent ils se sont nommés eux-mêmes "Mouni", ce qui veut dire les gens qui gardent le silence.

 

 

Question: Pourquoi est-ce que des personnes qui font du mal, qui agissent mal, ont du succès, alors qu'il y a des gens qui agissent bien sans jamais avoir de succès?

Réponse: Ce n'est pas une règle. La règle est que celui qui réussit grâce au mal, s'il se conduit bien, échouera. Celui qui réussit par le bien réussira toujours en agissant bien; s'il agit mal il échouera. De plus, pour celui qui monte, tout, le bien et le mal, devient comme des marches pour monter et pour celui qui descend, tout, bien ou mal, devient un escalier pour descendre. Pourtant ce qui est consolant est que cela mène quelqu'un à l'idéal: l'on doit avoir devant soi un idéal pour monter; alors même l'erreur que l'on fait aidera.

 

Par exemple, quand une personne doit être guérie, le fait de prendre des médicaments et de ne pas prendre de médicaments, les deux l'aideront vers sa guérison. Et celle qui ne doit pas être guérie, ni la médecine ni son absence ne l'aideront. Cela nous enseigne à trouver ce que nous cherchons, quel est notre idéal. Montons-nous? Comment descendons-nous? Une image de cela est celle de quelqu'un qui monte un escalier. S'il monte et que son pied glisse, même alors il montera parce qu'il doit monter. Celui qui descend, s'il glisse, descendra parce qu'il doit aller en bas. Il n'y a aucun homme au monde qui puisse dire: "Je suis sans faute". Cela veut-il dire qu'il ne soit pas destiné à atteindre ce qu'il doit atteindre?

 

C'est grand'pitié si une personne agit bien et avec bonté parce qu'elle veut progresser ou devenir spirituelle, car qu'est la bonté après tout? C'est un prix très bon marché à payer pour la spiritualité. Et l'homme qui dépend de sa bonté pour atteindre la spiritualité peut tout aussi bien attendre un millier d'années, car c'est tout juste comme l'image d'un homme qui ramasserait tout le sable qu'il peut pour faire une colline pour monter au ciel. Si l'on n'est pas bon pour l'amour de la bonté, si l'on n'agit pas bien parce que l'on a l'amour de la justice, pour sa propre satisfaction, cela n'a pas de sens d'agir bien, il n'y a pas de vertu à faire le bien.

 

Être spirituel est devenir rien; devenir bon est devenir quelque chose. Être quelque chose est comme devenir rien, mais être rien est comme devenir toutes choses. C'est cette prétention d'être quelque chose qui empêche la perfection naturelle. L'effacement de soi est un retour vers le Jardin d'Eden.

 

 

Question: Est-ce qu'il n'y a pas le risque, quand une personne essaye de devenir sans égoïsme, qu'elle devienne la proie de toutes les conditions de la vie?

Réponse: Au contraire, car toute force et sagesse réside dans la perfection. L'absence de perfection est la tragédie de la vie. La personne qui se concentre sur elle-même est un fardeau même pour la terre. La terre peut facilement supporter les montagnes sur son dos, mais la personne qui est égoïste est plus lourde. Et qu'arrive-t-il à la fin? Son âme ne peut pas supporter cette personne, et c'est pourquoi beaucoup se suicident. La revendication du moi est devenue si lourde pour l'âme que l'âme veut s'en séparer. Une indication a été donnée par Jésus-Christ lorsqu'il a dit: "Bénis sont les pauvres en esprit". Que signifie "pauvre en esprit". Cela signifie l'ego qui est effacé.

 

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