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Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


L'ART DE LA PERSONNALITE
L'Alchimie du Bonheur
Chapitre 6
Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


Texte original en anglais

J'expliquerai avant tout pourquoi j'appelle la personnalité un art. On pourrait penser à l'art comme a quelque chose d'inférieur à la nature, mais ce n'est pas ce que je pense. Je pense que l'art complète la nature, que dans l'art il y a quelque chose de divin, que Dieu Lui-même, à travers l'homme, donne la touche finale à cette beauté qu'on appelle l'art. En d'autres termes, l'art n'est pas seulement une imitation de la nature, l'art est un perfectionnement de la nature, que ce soit par la peinture, le dessin, la poésie ou la musique. Mais le meilleur de tous est l'art de la personnalité. Celui-ci doit être appris afin qu'on en fasse usage dans tous les domaines de la vie. Il n'est pas nécessaire pour tout un chacun de devenir peintre, pas plus qu'il n'est nécessaire de devenir musicien, dessinateur ou architecte, mais il est nécessaire pour chacun d'apprendre l'art de la personnalité.

 

Un jour, une personne vint me voir et me dit avec grand contentement et satisfaction: "Mes parents m'ont nourri et élevé tout à fait comme une plante dans la forêt, qui pousse naturellement." J'ai répondu: "C'est bien dommage. Si vos parents voulaient que vous poussiez naturellement, ils auraient dû vous garder dans la forêt. C'est dommage que vous soyez au milieu du monde. Le monde est construit par l'art; pour être dans le monde, vous devriez connaître l'art de la personnalité."

 

Bien peu parmi nous font la distinction entre individualité et personnalité. L'individualité est ce que nous avons amené par notre naissance. Nous sommes nés comme des individualités séparées; de ce fait, cela nous rend individuels. Mais la personnalité est quelque chose qui est acquis; elle n'est pas venue avec nous, c'est quelque chose que nous acquérons. Par conséquent, dans les temps anciens, les gens ne donnaient d'importance à rien d'autre dans l'éducation qu'à apprendre et à pratiquer l'art de la personnalité. Telle était la culture des temps anciens; aujourd'hui, elle consiste à passer des examens. Tant que quelqu'un a un diplôme, il pense qu'il est sauf: maintenant il peut aller dans le monde et il fera son chemin. Mais cela ne suffit pas.

 

D'ailleurs, les examens deviennent chaque jour plus difficiles. J'ai rencontré l'autre jour un homme qui avait passé l'examen de capitaine au long cours. Il m'a dit: "En dix ans, l'examen est devenu très difficile, et quand nous regardons ce que nous avons à apprendre, il y a des livres sans utilité et des choses que nous n'utilisons jamais dans le travail que nous faisons. Et pourquoi? Pour faire aussi peu de capitaines que possible." J'ai vu un homme qui préparait le doctorat en philosophie. Quand je lui ai demandé quelles études il avait à faire, il répondit qu'il avait pris un sujet mystique et qu'il étudiait la philosophie allemande. "Mais - dit-il - en même temps il y tant de livres sur le langage et la grammaire! Ainsi chaque année on en ajoute de plus en plus et c'est de plus en plus difficile de passer l'examen." Une fois que l'étudiant a passé son examen, ses nerfs sont épuisés et il a perdu le meilleur temps de sa vie. Et même quand il a été reçu, il lui est difficile de trouver un travail. Et si vous lui demandez: "Qu'avez-vous appris?", il répondra: "J'ai lu tant de livres." Le thème central de la culture, cette chose qui seule peut être appelée éducation - l'art de la personnalité - , semble être complètement oublié. C'est pourquoi, parmi la foule, il y a un manque général de manières, d'idéal. Une qualification extérieure est différente. La qualification intérieure, la culture intérieure, ne peut être acquise que par le développement de la personnalité.

 

Si nous nous demandons maintenant à quoi sert la personnalité, nous voyons que dans les affaires le vendeur a du succès selon le pouvoir de son magnétisme. Son influence dépend uniquement de sa personnalité, c'est sa personnalité qui attire. Qu'il aille dans d'autres bureaux ou qu'il soit dans une boutique, c'est sa personnalité qui ressort, qui vous donne l'idée d'acheter ou de vendre ou de faire des affaires avec lui, et, s'il n'en a pas, cela fait que vous vous sauvez et ne revenez jamais plus. Un homme d'état, un homme politique, un professeur, un notaire, un avocat, un homme de loi, ont tous besoin de personnalité. Un médecin peut être un grand médecin, très qualifié, pourtant si sa personnalité n'est pas agréable, s'il est rude, brutal, antipathique, quel que soit le nombre de patients qu'il a, ses médicaments les feront se sentir plus mal et sa personnalité les fera se sentir pires. Bien souvent un docteur qui a une personnalité sympathique, de bonnes manières et de la sagesse, peut guérir une personne avec une parole de consolation avant que ses médicaments ne puissent l'atteindre. C'est la même chose en ce qui concerne un avocat, un homme de loi qui peut décourager quelqu'un en une seule visite.

 

Quand quelqu'un a perdu courage et espérance, il y a naturellement peu d'espoir de guérison ou de succès, parce qu'il n'y a aucun pouvoir mental. Si le pouvoir mental est fort, alors un docteur ou un avocat peut réussir. Par conséquent, dans tous les domaines de la vie, ce qui compte est la personnalité. Celui dont la personnalité est contre lui, le monde est contre lui.

 

 

Il y a quatre catégories de personnalités. La première est semblable à une noix, une autre est comme le raisin, une autre encore est comme une datte, et la quatrième est comme une grenade. La personnalité qui est comme une datte est douce au-dehors et dure au-dedans. Aussitôt qu'on met une datte dans la bouche et que le noyau vous arrive entre les dents, vous détestez cela. Puis il y a une autre personnalité qui est comme la noix. Il y a une dure coquille, difficile à pénétrer, mais quand vous connaissez mieux la personne, c'est comme si vous cassiez la noix et l'intérieur qui est tendre apparaît. Puis il y a la personnalité semblable à la grenade, dure au-dehors et dure au-dedans. La grenade est dure, la peau est dure et les pépins au-dedans sont également durs. Et puis il y a la personnalité qui est comme le raisin, tendre au-dehors, et tendre au-dedans. Vous trouverez toujours ces quatre classes de personnes.

 

La personnalité de celui qui est dur au-dehors est repoussante au premier abord, mais à la fin vous deviendrez son ami. Par conséquent, au début il perd toujours des amis. Vous ne comprenez cet homme que lorsque vous en venez à son être intérieur. Celui dont la personnalité est tendre au-dehors et dure au-dedans attirera tout de suite les gens, mais ils ne resteront pas avec lui. Ils resteront pour quelque temps et puis le quitteront; quand ils le connaîtront, ils se sauveront de lui. La personne qui est dure au-dehors et dure au-dedans est isolée dans son monde; il n'y a pas de place pour elle. Chacun voudra s'en écarter et, après quelque temps, elle se trouvera en difficulté. Celui dont la personnalité est tendre au-dehors et tendre au-dedans sera naturellement le plus magnétique. Le raisin est le fruit le plus attractif.

 

Mais il y a des stades dans l'évolution de l'homme, et, à chaque stade, il y a une sorte différente de magnétisme. Il y a quatre aspects différents de magnétisme: le magnétisme physique, le magnétisme intellectuel, le magnétisme sympathique qu'on appelle parfois magnétisme personnel, et le magnétisme spirituel.

 

La fraîcheur, la nouveauté, la bonne santé, la propreté, des mouvements harmonieux, tout cela aide le magnétisme physique, mais ne dure que peu de temps. Puis vient le magnétisme intellectuel. Une perception aiguë, une conception rapide, une vision claire de l'esprit et l'art de s'exprimer, toutes ces choses créent du magnétisme dans l'homme et c'est du magnétisme intellectuel. Celui-ci dure plus longtemps. Puis vient le magnétisme sympathique ou magnétisme personnel. Chaque être qui est aimant, affectueux, bon, aimable, qui a développé une nature douée de sympathie, attirera toujours sans le savoir, parce que la sympathie a le plus grand pouvoir. Ce magnétisme est durable. Quelle que soit votre relation avec une personne, s'il n'y a pas de lien de sympathie, l'attraction n'existera pas, parce qu'il n'y a pas de magnétisme. Souvent une personne peut être très qualifiée, très intellectuelle, imposante en apparence et en même temps dépourvue de sentiment, elle manquera grandement de magnétisme. Dans bien des cas, elle ne pourra pas réussir à cause de son manque de sympathie.

 

La quatrième sorte de magnétisme est le magnétisme spirituel. On peut le reconnaître, on peut le voir dans l'innocence d'un homme, dans la pureté d'une personne, dans la simplicité d'un être. On pourrait penser qu'une personne spirituelle est très évoluée, mais, dans son apparence, une personne spirituelle est très simple, très innocente. Si elle n'est pas ignorante, elle est moins compliquée, elle est plus large dans ses vues, sa perception est aiguë, elle a des idéaux élevés, une haut état de conscience, et pourtant elle est humble et démocratique dans le vrai sens du mot.

 

Ce que beaucoup comprennent aujourd'hui comme démocratie est un faux idéal. Le principe: "Je suis aussi bien que vous" est un faux principe de démocratie. Il enlève l'humilité, la douceur, l'idéal élevé. D'ailleurs, quelle idée de croire que le camphre, l'os, la craie et le sucre sont tous égaux sous prétexte qu'ils sont blancs! L'idée que tout le monde est égal est une très jolie idée, mais si vous accordez un piano pour que toutes les notes soient les mêmes, la musique devient inutile. Quand quelqu'un a une fausse conception de la démocratie, il accorde le piano à la même note. Par là, la musique de son âme devient terne. C'est davantage une obsession de démocratie que la démocratie elle-même. La véritable démocratie consiste à s'élever, à s'élever en appréciant l'idéal que l'on rencontre. De cette manière, l'on s'élève à un haut idéal; il consiste à être égal sur un plan plus élevé, au lieu d'être ignorant. Tirer à terre une personne élevée et ensuite parler de démocratie est de la fausse démocratie.

 

Un idéal élevé n'est pas apprécié par beaucoup. On apprécie l’esprit des révolutionnaires, des gens qui font la révolution, fanatiques d'une seule idée, sans égard pour rien d'autre, comme cela s'est fait dans beaucoup d'endroits. Par exemple, quand une révolte s'éleva contre l'église catholique, qu'arriva-t-il? Ce ne fut pas seulement contre l'Eglise, mais contre les idées de l'Eglise. Tout ce qui était bon en elle fut aussi méprisé, car la révolte existait non seulement contre ce qui était indésirable, mais aussi contre tout ce qui lui était relié. C'est depuis ce moment que le sens de la profondeur de la religion, qui existait dans le monde occidental, semble avoir été en diminuant, et diminue encore de jour en jour. En dépit des nombreuses église, s il y a moins d'idéal: il a été noyé; cet idéal qui est nécessaire, sous une forme ou sous une autre, à chaque âme se noie. Il se noie à cause de la révolte contre une chose, sans qu'on ait voulu regarder ce qu'il y avait de bon en elle.

 

Quand quelqu'un méprise l'idéal de Dieu, sa tendance est de mépriser tout ce qui lui appartient, et pas seulement ce qui est indésirable. Mais aussitôt qu'il s'élève contre, il s'élève contre tout ce qui lui est relié. Et ainsi en va-t-il du monde aujourd'hui où l'art de la personnalité a été perdu dans l'obsession de la démocratie, au lieu de l'avoir compris comme une évolution spirituelle plus élevée. C'est seulement la spiritualité, seulement un regard spirituel, qui donne à l'homme un sentiment réellement démocratique: pour chaque personne, tout autre lui devient alors apparenté, qu'il soit frère, ennemi ou ami proche. Dans le point de vue spirituel, un être voit chacun comme étant lui-même. Il voit son propre esprit, son âme, reflétée en l'autre. C'est cela la vraie démocratie: quand on se voit soi-même reflété dans une personne plus élevée et dans une personne plus basse. C'est l'idéal le plus élevé de la réalisation spirituelle, et c'est cela qui rend l'homme réellement démocratique.

 

Sans doute arrive-t-on par degré à un tel idéal. Le premier degré vers ce haut idéal consiste à être bien élevé. En anglais, par conséquent, on emploie le mot "gentleman". Pourquoi bien élevé? Parce qu'un homme bien élevé - un "gentleman" - a fait le premier pas vers la réalisation, vers l'art de la personnalité. Ce n'est pas nécessairement parce qu'il est riche ou a une bonne situation ou qu'il occupe un rang élevé; malgré la situation ou le rang que l'on a, l'on peut ne pas être bien élevé. Une fois que quelqu'un a acquis quelque réflexion, son premier pas est de devenir bien élevé. Une fois que cette seule chose, la réflexion, est développée chez une personne, elle fait son premier pas vers l'évolution réelle.

 

 

On pourrait croire que tout le monde essaie d'être réfléchi. Pourtant quand nous considérons deux choses dans notre vie de tous les jours, la nécessité du silence et celle de la parole, nous pouvons constater que nous faisons mille erreurs. Souvent nous parlons davantage que nous n'avons besoin de parler, ou bien nous faisons confiance à quelqu'un à qui nous aurions tout aussi bien pu ne pas nous fier, ou nous parlons à quelqu'un alors que nous n'aurions pas dû le faire. Mais il est ensuite trop tard. Parfois, dans un mouvement de hâte, d'opposition, ou dans une situation douloureuse, quelqu'un peut dire quelque chose de blessant sans le vouloir; il le dit et ensuite le regrette. En le disant, il n'a rien gagné, mais il a perdu beaucoup. Bien souvent il n'y a aucun avantage à parler sinon que c'est un passe-temps, ou que cela a donné issue à un besoin de dire quelque chose. Ensuite il y en a le résultat. Le cœur de l'homme, comme un verre fragile, est si délicat qu'une fois brisé, il est très difficile à réparer. Il n'est jamais vraiment réparé; chaque coup ou blessure, une fois fait, n'est jamais réparé. On peut s'excuser et demander pardon, mais ce qui est fait est fait, ce qui est dit est dit. Le mot ne s'est pas perdu. Chaque parole que nous prononçons reste quelque part: dans le coeur de celui qui écoute, dans l'espace, sur le sol. Il reste là et résulte en quelque chose.

 

Donc, bien souvent, quelqu'un prend l'habitude de bavarder. Il perd son temps, ses propres pensées et le temps des autres, et, bien souvent, cela aboutit à la confusion. On n'accomplit rien avec des discussions inutiles, et il est amusant de voir qu'une personne discute souvent parce qu'elle ne sait pas. Elle continue à discuter parce qu'elle ne sait pas et veut apprendre de l'interlocuteur ce qu'il sait. D'ailleurs, ce que vous ne pouvez pas comprendre grâce à votre propre sagesse, par l'intuition du dedans, comment pourriez-vous le comprendre par la discussion et l'argument? C'est bien souvent une perte de temps.

 

Il y en a d'autres pour lesquels parler est une sorte de mode, une sorte d'amusement, un passe-temps. A la fin, ils s'épuisent, ils deviennent nerveux et rien n'est gagné. Le silence semble quelquefois être très difficile à garder, cependant il est d'un grand bénéfice. Bien souvent les désaccords sont évités, la dysharmonie est évitée. Le silence est bon pour le sage et pour celui qui est stupide. Pour l'homme sage, il est bon parce qu'il évite un discours inutile; il peut conserver sa pensée précieuse bien gardée en lui-même, et ainsi il arrose la bonne pensée comme une plante. Et celui qui est stupide, aussi longtemps qu'il garde le silence, cache sa stupidité, et c'est tant mieux. Le silence élève la dignité du sage et cache la bêtise de celui qui est stupide.

 

D'ailleurs, plus vous évoluez et plus vous voyez les divers degrés des personnes, tout comme diverses notes du piano: l'une est plus basse, une autre est plus élevée. Ainsi chaque personne a un degré différent d'évolution. Et puis, plus vous évoluerez, plus vous constaterez que vous ne pourrez pas mener chaque personne avec le même fouet: vous aurez à parler à chacun différemment. En d'autres termes, il vous faut parler à chaque personne dans son propre langage. Si vous parlez dans une autre langue qu'elle ne comprend pas, ce sera pour elle un charabia, elle ne vous comprendra pas. Si elle est moins évoluée, elle fera mauvais usage des paroles que vous avez prononcées. Si elle est plus hautement évoluée et que vous disiez quelque chose qui est au-dessous de son évolution, cela vous diminuera à ses yeux. A quoi cela sert-il? En outre, vous verrez toujours que la dysharmonie est inutilement provoquée par des mots. Cela n'est pas nécessaire. Aussi inharmonieuse que soit l'atmosphère d'autres personnes, si vous dites une parole sage, vous pourrez dissiper les nuages d'inharmonie.

 

Je vais vous raconter une histoire amusante qui m'est arrivée. Un jour, en voyage, j'ai rencontré un homme d'une grande épaisseur d'évolution, un soldat, qui avait toujours vécu comme militaire et qui avait ses propres idées. Un homme moderne et cultivé en Orient a une compréhension différente et il est souvent critiqué par des hommes incultes. Comme nous causions, il m'arriva de dire, pour la bonne entente: "Hé bien, nous sommes frères!" Il me regarda avec une grande colère et dit: "Frères! Comment osez-vous dire une chose pareille!" J'ai dit: "J'ai oublié. Je suis votre serviteur, monsieur." Il a été très content. J'aurais pu discuter, ce qui aurait créé de la dysharmonie sans raison. Sa sottise avait jailli comme du feu. J'y ai mis de l'eau et je l'ai éteinte. Cela ne m'a pas rendu petit - nous sommes tous les serviteurs les uns des autres -, et cela lui plut et le satisfit.

 

 

Il y a aussi l'histoire d'un sage guérisseur. Une femme vint le voir et dit: "J'ai beaucoup d'ennuis avec mon mari. Pouvez-vous me dire comment je pourrais les éviter? Chaque jour nous nous disputons à la maison." Il répondit: "C'est très facile" - "Je vous en serais tellement reconnaissante!" - dit-elle. "Je vous donne ces pastilles, ces bonbons - dit-il - vous les garderez dans la bouche quand votre mari rentrera et tout ira bien. Ce sont des bonbons magnétisés." Chaque jour elle constata que les querelles avaient disparu. Dix jours après, les bonbons étant épuisés, elle revint vers le guérisseur et dit: "Je vous donnerai n'importe quoi pour que vous me donniez d'autres bonbons. Ils ont été merveilleux." Le guérisseur répondit: "Ma chère dame, vous devez maintenant comprendre, après avoir eu dix jours de bonbons, que votre mari, après avoir trimé toute la journée, est nerveux, fatigué et las quand il rentre. Il n'est naturellement pas dans son assiette, et vous l'aggraviez en parlant. Parce que vous vous êtes tue, il n'a eu aucun motif de se disputer et votre foyer est devenu plus harmonieux. Cela doit vous enseigner une leçon: le silence est la clé de l'harmonie."

 

Beaucoup de sages en Orient gardent le silence soit pendant quelques heures, soit pendant toute la journée. On pourrait penser que c'est très difficile, mais une fois que quelqu'un en a fait une habitude, ce n'est pas si difficile. L'influence que créent ces sages et le pouvoir de guérison qu'ils montrent et l'harmonie qu'ils répandent est si remarquable que quelquefois un sage dans un village a une atmosphère de paix qui se répand dans tout le village. Il est comme le pacificateur du village entier. Le silence a un pouvoir silencieux qui se répand et provoque des phénomènes merveilleux. Par ailleurs, tout ce qui est hors de ton, que ce soit mouvement, paroles, action ou pensée, enlève du magnétisme et est un obstacle à l'harmonie. Par conséquent, les sages évitent toujours tout ce qui est hors de ton.

 

Pour comprendre la loi d'harmonie, on doit la comparer avec l'harmonie en musique. Parfois il y a deux notes qui sont proches et s'harmonisent. C'est de cette façon que le sage s'harmonisera avec le sage et avec l'inintelligent. L'inintelligent pourra être en harmonie avec le méchant, car c'est la même note avec la différence d'une octave; il peut y avoir cette différence d'une octave, pourtant c'est la même note.

 

Il y a une autre loi d'harmonie: une note peut donner une harmonie avec une autre note. Ce n'est pas la même note mais elle s'harmonise avec l'autre, elle lui répond. C'est une question de positif et de négatif. Si l'une est positive, la négative s'harmonisera avec elle; si l'une est négative, alors l'autre deviendra plus harmonieuse. Deux personnes qui sont négatives ne s'harmoniseront pas, et deux personnes qui sont positives ne s'harmoniseront pas.

 

Et puis il y a une troisième loi à observer: Il peut y avoir deux notes de musique très différentes, mais si vous ajoutez une troisième note, elle feront un accord. De cette manière, deux personnes peuvent ne pas s'harmoniser, mais une troisième créera l'harmonie entre elles. Cependant, quand deux personnes sont en très bonne harmonie ensemble, une troisième pourra créer la dysharmonie.

 

Et il y a encore une autre loi: le sage sera en harmonie avec l'inintelligent,  mais il ne sera pas en harmonie avec le demi-sage.

 

La loi d'attraction et de répulsion dépend de la loi d'association harmonieuse entre personnes. Si elles ne s'associent pas harmonieusement, il y a répulsion; si elles s'associent harmonieusement, il y a attraction. C'est comme les couleurs différentes: employées selon la loi d'harmonie, elles s'harmonisent, sinon elles sont en dysharmonie; ce ne sont pas les couleurs qui sont inharmonieuses, c'est le mélange. Toutes les personnes ne s'harmonisent pas. Si elles vont ou ne vont pas ensemble est uniquement selon la loi des notes en musique. Vous constaterez toujours que ceci est semblable à la loi des notes.

 

En Inde, les brahmines pensaient qu'il y a quatre espèces de personnes: la personne angélique qu'ils ont appelée "Deva", la personne humaine, "manusha", la personne animale "pusha", et "rakshasha", la personne monstrueuse. Chaque fois qu'il y avait un mariage, les gens consultaient un brahmine, qui disait qu'il allait faire l'horoscope et donnerait d'après cela son avis. Mais il ne donnait pas toujours son avis d'après l'horoscope, mais d'après la psychologie. L'intuition du brahmine était plus développée et il avait l'intelligence de la loi d'harmonie, la loi d'attraction et de répulsion. Il savait que si le garçon était "rakshasha" et la fille angélique, cela n'irait pas. Alors il disait que l'horoscope était contraire, mais le plus souvent c'était d'après sa propre idée. La même chose s'applique à l'amitié comme au mariage; ni l'amitié ni le mariage ne durent s'il y a une différence de cette nature.

 

Afin de développer l'art de la personnalité, aucune étude ni pratique particulières ne sont nécessaires. Si quelque chose est très nécessaire, c'est d'abord d'acquérir une bonne attitude du corps et du mental: le corps fonctionnant avec régularité, en bon ordre et de façon soutenue, le mental avec fermeté et justesse. Peut-être savez-vous ou avez-vous lu dans des livres qu'en Orient les adeptes s'assoient dans certaines postures pendant des heures entières afin d'obtenir une bonne attitude du corps; et nous apprenons aussi qu'ils se concentrent des heures de suite pour obtenir une attitude mentale juste. Quand l'attitude du corps et du mental sont justes, droites, alors naturellement la personnalité devient droite. Une vie droite, une pensée droite développent la personnalité, mais la chose principale est le développement de la qualité du coeur. Bien des gens se développent intellectuellement, mais plus la sympathie est développée dans une personne, plus sa perception devient aiguë. Elle développe en elle-même une tendance si sociable que son atmosphère embrasse tous ceux qui sont en sa présence.

 

Le magnétisme spirituel, qui parfait l'art de la personnalité, est acquis par la méditation, par la réalisation de l'unité de tout, par l'union avec Dieu, en ayant des idéaux élevés et une haute aspiration.

 

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L'Alchimie du Bonheur   Le magnétisme

Le coeur, l'intelligence et l'intellect

 

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