soufi-inayat-khan.org


Introduction

Mémorial de Murshida Sharifa Goodenough
 Silsila Sufian
(1876-1937)

Elise Schamhart et Michel Guillaume


Texte en anglais

Aucune existence n’est semblable à une autre et chaque être humain est un exemplaire unique.

Ce sont deux vérités premières, mais elles prennent un relief évident lorsqu’on aborde la vie de Lucy Marian Goodenough. Car presque dès l’enfance elle sembla marquée d’un destin à part, tant par sa naissance dans la haute aristocratie britannique, que par son caractère qui se montra dès un âge tendre très fort, assez inhabituel et très affirmé. Ce caractère était fait de réserve, d’une grande sensibilité, d’un idéalisme marqué, et aussi d’une volonté singulière. A cela s’ajoutait une tendance austère encore augmentée par une éducation. fort stricte, ainsi qu’il apparaîtra plus loin. A ces traits particuliers, il faut ajouter une vive intelligence très tôt portée vers la profondeur des choses. De sorte qu’avant de comprendre la nature de cette personne et de sa destinée, il nous faut admettre que, si l’on considère la généralité des gens, elle était assez différente de la :moyenne d’entre eux. Et l’exception continua lorsque beaucoup plus tard elle rencontra Hazrat Inayat Khan, reconnut en lui son maître spirituel et commença une ascension qui fit d’elle une mystique de première grandeur.

Mais avant d’aborder la suite, et pour pallier l’impression de dépaysement dû non seulement à la grande originalité de cette personne, mais aussi à la différence d’époque, il faut dire qu’elle naquit alors que l’électricité n’avait pas encore supplanté le gaz ni la lampe à pétrole pour l’éclairage public et privé, que l’on ne se déplaçait sur terre que grâce au train et au cheval, que l’électronique eut passé pour une élucubration farfelue et que cela se passait dans une Angleterre où la reine Victoria allait encore régner pour quelques années sur une société et sur un Empire si vaste qu’on a pu dire que le soleil ne s’y couchait jamais entièrement.

La vie que l’on menait dans cette Angleterre historique, nous ne pouvons l’imaginer qu’avec peine, sinon par exemple à travers les romans de Jane Austen ou de Matthew Arnold ; et certaines pièces d’Oscar Wilde nous donnent une idée de la vie sociale qui était celle de la classe dans laquelle elle naquit.

Et les mœurs étaient à l’avenant. Sigmund Freud était encore loin d’avoir écrit « L’introduction à la psychanalyse », discuter de psychologie eut été de mauvais goût, et alors que la permissivité est aujourd’hui à la mode, la rigueur corsetait les propos et les actions autant qu’elle corsetait de manière inconfortable le buste des dames ; et la respectabilité - pas seulement de surface - n’était pas un vain mot.

Mais au milieu de ce monde qui nous paraît aujourd’hui si anachronique, si désuet, il faut nous représenter Lucy Marian Goodenough comme une enfant et une jeune fille bien vivante, un être de chair et de sang.

C’est tout cela, voyez-vous, qu’il faut avoir à l’esprit avant d’aborder ce qui va suivre

 

-oOo-

 

Mémorial Murshida Sharifa Lucy Goodenough Jeunesse

 

Présentation La Musique du Message Accueil Textes et Conférences Lexique
Accueil