Les
vertus sont les moyens de la libération de l’âme |
« Laissez vos vertus se dissoudre dans la mer de la pureté » Inayat Khan. Si l'âme ne peut pas être atteinte par ses expériences, mais demeure toujours la même, pourquoi l'homme devrait-il essayer d'acquérir des vertus ? Pourquoi importent-elles ? Les vertus n'appartiennent pas à l'âme, ce ne sont pas des attributs, mais les moyens grâce auxquels elle est libérée. En d'autres termes les vertus sont le matériau dont l'âme humaine façonne des ailes, qui lui permettront, à volonté, de s'envoler jusqu'au Ciel le plus élevé, et aussi de rester sur la terre, ou de visiter l'enfer. Dans son essence fondamentale l'âme est toujours la même, elle ne peut pas changer ; mais pendant le voyage, elle est tenue captive dans la matière, jusqu'à ce qu'en tant qu'homme elle puisse provoquer sa propre libération, qui ne peut être obtenue que par le contrôle, ou la maîtrise, de tout ce qui se tient au-dessous de son propre niveau. Si le mental est négatif relativement à l'âme, au Moi divin dans l'homme, les portes lui sont ouvertes, et il est libre d'aller et venir ; mais si, d'un autre côté, le mental assume une attitude positive envers les choses de l'Esprit, refusant de devenir « comme un petit enfant », il édifie autour de l'âme un mur solide de matière mentale, formant ainsi une prison qui la maintient sur terre. Les vertus par elles-mêmes sont sans importance ; mais leur pratique est une nécessité absolue pour que l'âme se libère de tous les corps appartenant à l'homme ; ce qui n'implique pas qu'il les abandonne, ou qu'il cesse de vivre sur la terre. Quand Jésus, après sa crucifixion « descendit en enfer », ce fut par sa propre volonté ; mais avant qu'il ne le fît, il avait lui-même, en tant qu'homme, maîtrisé l'enfer, en en faisant volontairement l'expérience. Sa prière au Père: « Si c'est possible, que cette coupe me soit évitée ; mais que Ta volonté, non la mienne, soit faite », montre son humanité se soumettant (devenant négative) vis-à-vis de la Volonté divine. La coupe ne lui fut pas épargnée avant qu'elle ne fût vidée. Lui, l'Être béni, but le contenant, ce qui veut dire que celui-ci devint partie de lui-même. Rien ne lui fut épargné, ses plus proches disciples dormirent pendant ses heures de tourment, et l'abandonnèrent. Toute sorte d'indignité lui fut infligée, et il fut condamné à mourir de la mort de n'importe quel malfaiteur. Cependant, il fallait que le plus profond de l'enfer fut atteint, pour lui qui réalisait son unité avec le Père, pour qu'il criât: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-Tu abandonné ? » ; mais à ce moment, quand il connut que même Dieu l'avait abandonné, il conquit la Terre et l'Enfer. Après cela il put marcher dans l'Enfer le plus profond, intact et impassible, pour libérer les esprits prisonniers.
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