L'attitude du mental est la chose la plus importante pour la réalisation. Celui qui atteint le succès par l'injustice et l'oppression et en faisant du tort aux autres, échouera quand il fera du bien; et celui qui obtient son succès par la bonté, la miséricorde et en agissant bien, échouera quand il changera de méthode et cherchera le succès en faisant du mal. Cela prouve que le succès - comme on l'appelle généralement - dépend de l' attitude à laquelle on s'est fixé. Donc, le changement d'attitude le gâche. Si le succès arrive à quelqu'un par la pensée, il faut qu'il continue sa méthode de pensée. S'il arrive par l'action, il faut qu'il continue à agir. Si l'on emploie à la fois la pensée et l'action, il faut les continuer toutes les deux. Car c'est l'attitude qui est la chose la plus importante pour la réalisation.

Soyez obstinés dans le chemin du succès. Rien ne devrait vous retenir dans votre effort une fois que votre décision est prise. Ne renoncez à votre objet de réalisation que quand vous l'aurez atteint et quand vous en aurez un meilleur en vue. Mais si, ayant atteint l'objet, vous vous y attachez, alors vous empêchez votre progrès, car l'objet est plus grand que vous-même. Vous êtes plus grand que l'objet lorsque vous êtes capable d'y renoncer après l'avoir atteint.

Il y a deux sortes de renonciation, la renonciation par maîtrise et la renonciation par faiblesse. Si, ayant cueilli une pomme sur un arbre et la trouvant acide et mauvaise à manger, vous dites: "Je ne mangerai pas cette pomme", c'est de la maîtrise. Mais lorsque vous ne pouvez pas l'atteindre et que vous dites alors: "Oh, je ne mangerai pas cette pomme, je suis certain qu'elle est acide et cela ne vaut pas la peine de me fatiguer", alors ce renoncement est de la faiblesse. Mais le renoncement dans le sens du bien, de la justice, est meilleur que la réalisation. Quand vous désirez cueillir la pomme, mais que vous renoncez à ce désir en pensant: "Je n'ai pas le droit de manger cette pomme car elle appartient au jardin d'un autre et non point au mien", alors vous vous élevez à un degré de développement plus haut qu'en accomplissant votre objectif.

Chaque pas que l'on fait dans son évolution change l'idéal. Si, au stade où vous êtes aujourd'hui, vous aimez le jasmin, il est possible qu'à votre prochain pas dans l'évolution vous vous éleviez au-dessus de cela et que vous aimiez la rose. Et il n'est pas nécessaire de vous en tenir au jasmin lorsque l'évolution vous porte à l'amour de la rose; c'est ainsi que l'on est retardé dans son progrès. Le contentement est une grande vertu, mais une vertu seulement si vous avez maîtrisé l'objet et que vous vous êtes élevé au-dessus de lui. Mais si vous êtes satisfait avant d'en avoir acquis la maîtrise, alors le contentement est dans ce cas une faiblesse. Les choses ne constituent pas en elles-mêmes des mérites et elles ne sont pas des fautes non plus, mais elles le deviennent par leur bon ou leur mauvais usage. Ainsi les mérites peuvent devenir des fautes et les fautes, des mérites. Que les sages, donc, choisissent le chemin de la sagesse et que grâce à ce flambeau ils voyagent à travers la vie.