Au premier pas il y a seulement la Conscience.  Dieu est conscient mais Il ne s'interroge pas : « Qu'est-ce que Je suis ?  Où suis-Je ?  Quel est Mon travail ? » Puis par l'activité la conscience devient son.  Ici devant moi il n'y a rien, mais si j'agite la main des vibrations et un son se produisent.  Cela montre que tout vient de l'activité.  A mesure que l'activité augmente la lumière se produit.  Alors Dieu pense qu'Il est son et lumière.  Parce qu'Il n'a aucun corps Il se reconnaît comme ce dont Il est conscient.

Toute cause est l'effet d'une cause.  Toutes les causes viennent d'une seule cause.  Appelez-la la Première Cause, si vous ne voulez pas l'appeler Dieu.  Chaque âme est un rayon de la Conscience.  Toutes les activités sont produites par une seule activité.  Tout comme dans une montre, tous les engrenages sont mis en mouvements par un seul engrenage, ainsi toutes nos activités sont mues par une seule, par le souffle.  Le souffle fait tout marcher, et quand il cesse, toutes les activités cessent.

Quoi que nous fassions, que nous vivions comme un saint, que nous fassions un sacrifice, c'est pour notre propre bonheur que nous le faisons.  Si quelqu'un ne désire que la paix, c'est parce que son bonheur est dans la paix.  Le monde fut fait pour le bonheur du Créateur.  Il se sentit le pouvoir de se manifester, et quand il y a le pouvoir de faire une chose, il y a un bonheur à la faire.

C'est comme si quelqu'un avait fait un bazar, et que des gens venaient lui dire : « Il n'y a pas d'ombre dans ma boutique »- et un autre : « J'ai fait un contrat et ils ne m'ont pas donné la totalité de mon contrat, ils ne m'en ont donné qu'une partie » - et un autre : « Des voleurs sont venus dans la nuit et ont tout emporté » - et une autre : « Mon mari se dispute avec moi » - et un autre : « Ma femme est une très mauvaise femme.  C'est la femme que tu m'as donnée ».  Celui qui aurait fait le bazar se serait tellement absorbé dans tout cela qu'il ne saurait plus que faire, et penserait : « Qu'est-ce que je suis ?  Qu'est-ce que j'étais ?  Que deviendrai-je ?  Je ne suis pas ce bazar que j'ai fait ».

Cela, on ne peut pas le dire devant les non-initiés, parce que cela va contre la religion.  Lui-Même devint si absorbé dans cette existence qu'Il a oublié ce qu'Il est.

L'homme voit ce monde physique et il pense : « Je suis cela ».  Ce monde semble si solide, si réel.  Mais le problème est qu'il est victime d'une méprise.  Sa vie irréelle lui est devenue réelle.  Alors il cherche à se libérer de toutes ces vibrations qu'il a rassemblées autour de lui.  C'est cela le Soufisme ; c'est cela l'initiation.  Donc il se place dans un mouvement inverse.  C'est cela la nouvelle naissance.  On dit : « Est un brahmine celui qui connaît Brahma », et on dit aussi : Brahman dwija.  Dwija veut dire né à nouveau.  Le Christ aussi a dit : « Tant qu'un homme n'est pas né à nouveau, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu ».  Alors il passe de ce moi-ci à ce moi-là.  Quand il atteint la Conscience, quand il atteint le but, cette vie-ci devient pour lui irréelle et cette vie-là devient sa vie réelle, sa vraie vie telle qu'elle est.