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HÉRÉDITÉS |
Au point d'évolution du monde actuel, on prête peu attention aux caractères dits héréditaires, en partie parce que nous constatons peu de progrès individuel, et aussi parce que le matérialisme s'accroît de jour en jour. Si l'on achète un chien ou un cheval, on tiendra compte de sa généalogie, parce que la valeur du chien ou du cheval dépend de son origine. Chez l'homme, cependant, on a tendance à l'oublier. Plus le temps passe, et moins on y accorde d'importance. Cela a sans doute des avantages, mais il reste que les caractères des ancêtres, de chaque branche familiale, se manifestent chez l'enfant.
Sur cet héritage de ses parents et de ses ancêtres, la vie de l'enfant et sa carrière se construisent: c'est le fondement de sa vie. Si, sur une fondation fragile, on construit un édifice important, cette fondation s'avérera à la longue insuffisamment solide pour soutenir la construction. Par contre, si un édifice est bâti sur de bonnes fondations, l'on peut être assuré de sa solidité.
Comment cette hérédité parvient-elle à l'enfant? Cela s'explique si l'enfant ressemble à l'un de ses parents, du côté de sa mère ou du côté de son père, mais souvent, on ne prête pas attention à une telle ressemblance dans le mental de l'enfant, et l'on ne se demande guère comment une certaine qualité mentale a pu y pénétrer. Il faut comprendre que le corps est l'expression de l'âme, et que c'est non seulement le corps qui représente parents et ancêtres, mais que c'est aussi le mental, car le corps est le produit de l'essence du mental. D'ailleurs, l'image de ses ascendants que présente l'enfant n'est pas tellement une image physique, mais une image mentale. De même que cette image se manifeste extérieurement sur le visage de l'enfant, de même les qualités des parents et ancêtres sont également réfléchies sur son mental.
Que penser des caractéristiques d'un enfant qui sont totalement différentes de celles de ses parents ou ancêtres? D'abord, il est rare que l'on puisse remonter sa généalogie plus loin que cinq générations, si bien qu'en fait, on n'en connaît que peu de choses. Mais un enfant peut avoir hérité de caractéristiques qui remontent à six ou sept générations. Sa famille peut ne pas les connaître, mais elles se manifestent parfois sous une forme évidente.
Est-il possible, pour l'âme, d'hériter d'autres caractéristiques que celles qui appartiennent à ses parents et ancêtres? Il y a, en effet, les reflets que l'âme a emportés avec elle, et qu'elle a reçus avant d'être arrivée sur ce plan physique. Ces caractéristiques peuvent même être plus nettes dans sa vie que celles qu'elle a héritées de ses parents. C'est ainsi que l'on voit parfois qu'un héros, un roi, un poète, un général, un politicien d'envergure, sont nés dans une famille ordinaire, et qu'aucune trace de leurs dons ne peut être trouvée chez leurs ascendants. Il peut donc représenter la personnalité de Shakespeare ou d'Alexandre le Grand, ceci depuis la sphère supérieure. Cependant, il possède en plus, dans son corps et dans son mental, le patrimoine hérité de ses parents, qui subsiste en lui comme une réflexion tombée sur son âme.
Quelles qualités prédominent dans l'âme? Celles héritées des ancêtres, ou celles que l'âme a apportées avec elle des sphères supérieures? Dans la profondeur de l'âme se trouve la qualité qu'elle a emportée avec elle; en surface se trouve celle héritée des ancêtres. Si la première prédomine, elle peut se manifester aussi en surface, éclipsant celle léguée par les ascendants. Mais si cette qualité n'a pas laissé une impression suffisamment profonde, alors les empreintes superficielles seront les plus marquées sur la personnalité.
Question: Comment comprendre ce qui est dit dans la Bible: «Les enfants porteront les péchés des parents jusqu'à la septième génération»? Réponse: Cela confirme ce que je vous ai expliqué. Péchés et vertus sont des qualités du mental. Tout comme les éléments du corps, ils se manifestent pendant des générations. Si cela est admis d'un point de vue scientifique, c'est aussi évident d'un point de vue métaphysique. La science admet seulement qu'une personne ait hérité d'une maladie, ou d'une déficience physique; pourtant il faut comprendre que l'héritage du mental est le plus important. L'enfant n'hérite-t-il pas d'une part du mental de ses parents? Il est certain que l'enfant hérite de l'esprit de ses aïeux en remontant jusqu'à la septième génération, et au-delà. Il hérite des qualités qu'ils possédaient; pas seulement de leurs péchés, mais aussi de leurs vertus et mérites.
Question: L'âme, en naissant, choisit-elle consciemment ses parents? Réponse: Oui, d'après l'état de sa conscience à ce moment-là. On pourrait demander: «Est-ce consciemment qu'elle entre dans un feu brûlant?». Elle fait, en effet, cela, mais elle n'est pas encore consciente des conséquences de son choix. Cette conscience viendra plus tard.
Question: Les enfants doivent-ils porter la responsabilité des péchés de leurs parents? Réponse: Pas du tout. Mais à supposer qu'un enfant soit en droit d'hériter de la fortune de son père, il est aussi tenu de rembourser les dettes que son père a contractées.
Question: Les enfants de parents méchants peuvent-ils échapper à leur influence, s'ils sont élevés par des tuteurs pratiquant une vie spirituelle? Réponse: L'influence spirituelle est sans limite, et peut produire tous les résultats désirables. Elle peut transformer une épine en fleur. Toutes les influences de parents et d'ancêtres, ou les influences plus lointaines qu'une âme a apportées avec elle, ne sont que des réflexions: elles sont comme des ombres. Ce qui est réel est au tréfonds de chaque âme. Si une âme accomplie rencontre ces enfants, s'ils sont en contact avec elle, cette âme vraie pénétrera tôt ou tard à travers toutes les réflexions qui couvrent, ce qui dans chaque âme est réel. C'est ainsi que le Christ attira l'attention de l'humanité sur la Paternité de Dieu, et lui apprit à voir, en Dieu, le Père, à espérer hériter les qualités de Dieu, qui sont grandes et élevées, royales et nobles, qui sont divines, et que personne au monde, même parmi les âmes rencontrées au cours du voyage, ne possède. Les Soufis appellent ces qualités Akhlak Allah, ce qui veut dire le comportement de Dieu, le comportement divin. Celui qui recherche la Vérité, un adorateur de Dieu, ne doit croire qu'en un seul Père, qui est Dieu. Cependant, il ne suffit pas de le croire, il faut le savoir, en être conscient, et prendre son héritage de cette Source parfaite, afin de parfaire sa vie, grâce à cela. C'est cet héritage qui est appelé divin.
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