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Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


LE POUVOIR DE L'ESPRIT
La Santé
Chapitre 08
Pir-o-Murshid Hazrat Inayat Khan


Texte original en anglais

Souvent, on se demande jusqu'à quel point l'esprit a de pouvoir sur la matière; la réponse est que, comme la matière est issue de l'esprit, l'esprit a tout pouvoir sur la matière. On devient pessimiste après avoir essayé le pouvoir de la pensée pour se guérir ou guérir les autres, et avoir échoué; on commence alors à penser que ce n'est pas l'esprit qui peut aider, c'est quelque chose d'extérieur. Cela ne veut pas dire un seul instant que les choses extérieures n'ont aucun effet, mais que l'esprit a tout pouvoir pour guérir une personne de toute maladie. Il ne fait pas de doute que, dans le but de guérir toute maladie, l’esprit doit atteindre un état si haut qu’il soit capable de le faire parfaitement. A notre époque, on pense que l’esprit naît de la matière. Par l’étude de la biologie, on commence par réaliser qu’en premier il y avait la matière, qui, par la suite, évolua jusqu’à ce que, dans l’homme, il se développa et germa comme une intelligence, comme une intelligence humaine; mais selon le mystique, le phénomène dans sa totalité est un jeu de l’intelligence. Dans le rocher, dans l’arbre, dans la plante, dans l'animal, et dans l'homme, l'intelligence n'a pas cessé de se développer, et c'est à travers l'homme qu'elle parvient à sa pure essence. Et c'est le fait d'arriver à l'essence pure qui rend l'homme capable de prendre connaissance de son origine.

 

La «Christian Science» enseigne que la matière n'existe pas. Même si cela ne l’explique pas pleinement : il y a une seule vie. Et ce que nous appelons matière ou esprit en sont simplement des aspects différents. Nous devons réaliser qu’il y a une seule vie et qu’elle est tout esprit ; même la matière est un état passager de l’esprit. Et l'esprit est intelligent, c'est l'intelligence elle-même, en outre puissante et libre de la mort et de la décrépitude. Il est capable de donner sa vie même à la substance dense qui a été faite à partir de lui-même, qui est la matière. Par conséquent, il est au-delà du pouvoir des mots de dire à quel point la pensée, le sentiment, et l'attitude peuvent aider quelqu'un à guérir.

 

Le sentiment qu'à travers les conduits nerveux, à travers les veines et les organes creux, c'est le sang divin qui circule, qui est parfait, qui est entier, qui est pur, nous aide au plus haut point. En d'autres termes, qu'est la maladie? La maladie est une dysharmonie. Si la dysharmonie provoque maladie et échec, alors l'harmonie apporte la guérison. Si l'on peut harmoniser sa vie de toutes les façons, dans toutes ses formes, certainement il en résultera une harmonie parfaite, et cela se manifestera aussi comme la guérison de la maladie. Il est certain que le chagrin peut être à l'origine de toute maladie, car il rend à la fois le corps et l'esprit inharmonieux, et l’on peut alors facilement attraper une maladie. Pour moi, quelqu'un de réellement courageux est celui qui dit: «Ce qui est arrivé est arrivé; ce qui m'est donné de traverser, je le surmonterai; et ce qu'il adviendra, je l'affronterai avec courage.» Si l'on veut être triste, il y a bien des choses qui peuvent rendre triste. Il n'y a pas besoin d'attendre que des occasions se présentent pour faire couler des larmes; à tout moment, on pourra verser des larmes si l'on a cette inclination. On n'a pas besoin de chercher la malchance. On peut facilement trouver la malchance n'importe où si on la recherche; et bien des gens le font inconsciemment. Il y a de nombreuses maladies, mais le manque d'espoir est la pire maladie. Quand quelqu'un a perdu espoir, sa maladie ne peut être guérie. L’espoir fait partie de l'intelligence, l'espoir est la force de l'intelligence. Si l'intelligence lutte contre tout désordre, qu'il soit physique ou mental ou moral, certainement on peut obtenir une guérison.

 

Les mystiques ont toujours su mettre en pratique, de la manière la plus parfaite, l'idée que l'on connaît sous sa forme la plus élémentaire suivant laquelle, en se répétant à soi-même, «Je vais bien, je vais mieux, je vais mieux», on puisse s'améliorer. Nombreux sont ceux qui n'en voient pas la raison, mais vous verrez qu'à mesure que les jours passeront, les gens les plus matérialistes arriveront à comprendre cette vérité que c'est l'attitude du mental, la volonté de guérir, le désir de vaincre sa maladie, la tendance à combattre le désordre de la santé qui aident à la recouvrer.

 

Il y a une différence entre la croyance et la pensée. On peut bien dire: «Je pense chaque jour à aller mieux, mais cela ne s'améliore pas.» Oui, penser est une chose, croire en est une autre. Quand on compare la pensée à la croyance, l'une est automatique, l'autre est plus vivante. Et quand une personne dit: «Je pense, ou je mets en pratique chaque jour ceci, mais je n'en tire aucun profit», cela veut simplement dire qu'elle pratique une chose et en croit une autre. Elle répète: «Je vais aller mieux», et elle croit autre chose: «Je suis malade.» Ce peut être sa croyance inconsciente, mais elle a la croyance que: «Cela ne me guérira pas, je vais continuer à être malade»; et bien qu'elle puisse répéter mille fois par jour, «Je vais aller mieux, je vais aller mieux», pourtant elle ne le croit pas.

 

Quand un enfant est malade, il peut être aidé par une pensée secourable. Quelquefois une pensée de guérison de la mère, la sympathie de la mère produisent sur l'enfant un effet plus favorable que n'importe quelle médecine qui lui serait administrée; et, en cela, réside la preuve du pouvoir de guérison. Il y a un nombre incalculable de cas que l'on peut observer où, consciemment, ou même inconsciemment, le désir de la mère que son enfant guérisse a une influence guérisseuse. Si une mère est anxieuse et se tracasse au sujet d'un enfant, il ne fait pas de doute que cela a un effet contraire; car inconsciemment la mère porte alors l'idée de la maladie en pensant à l'enfant.

 

La façon dont les guérisseurs mystiques ont provoqué des guérisons remarquables dépasse l'entendement. On peut voir ce que peut faire le pouvoir de la pensée dans leur manière de travailler.

 

Il est certain que si quelqu'un fait obstacle aux influences de guérison, alors même un guérisseur ne pourra faire proprement son travail; mais si l'attitude de quelqu'un est bonne, si l’on croit que l'esprit a tout pouvoir de guérison, certainement l’on peut être guéri. Les mystiques ont prouvé dans leur vie que, non seulement leur pouvoir peut guérir, mais que même la mort se tient devant eux comme leur servante obéissante. La mort pour eux n'est pas un gendarme qui arrête et emmène quelqu'un quand le moment est venu, la mort pour eux est un porteur qui s'occupe de leurs bagages quand ils sont en voyage. Mais, indépendamment de la guérison, même la médecine ne fera aucun bien à une personne pessimiste. Si elle n'y croit pas, elle n'aura pas de pouvoir sur lui.

 

Si la croyance rend parfait même le pouvoir de la médecine, combien davantage elle le fera pour quelqu'un qui croit dans le pouvoir de l'esprit sur la matière. Ce qui arrive, en général, c'est que l'on ne sait pas s'il y a un esprit quelconque. Souvent, on se demande si l'esprit existe, car ce que l'on connaît c'est la matière. Un jour, voyageant en bateau, un jeune italien vint me dire: «Je crois seulement dans la matière éternelle.» Je répondis: «Votre croyance n'est pas très différente de la mienne.» Il fut très surpris d'entendre un prêtre (il pensait que j'étais un prêtre) dire une chose pareille. Il demanda: «Quelle est votre croyance?» Je dis: «Ce que vous appelez matière éternelle, je l'appelle Esprit Eternel. Vous appelez matière ce que j'appelle Esprit. Qu'est-ce que ça peut faire? C'est seulement une différence de mots. C'est une seule Eternité.» Dès lors son intérêt s'éveilla beaucoup; auparavant il avait beaucoup plus peur.

 

Le secret de la guérison consiste à s'élever par le pouvoir de la croyance au-dessus des limitations de ce monde de variété, afin de pouvoir toucher, par le pouvoir de l'intelligence, l'unité de l'Etre entier. C'est là que l'on se charge de pouvoir tout-puissant, et c'est par le pouvoir de cette réalisation que l'on devient capable de s’aider soi-même et d'aider les autres dans leurs peines et leurs souffrances. En vérité, l'esprit a tout le pouvoir qui existe.

 

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La Santé       La croyance et ses errances

 

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