L'ACCOMPLISSEMENT DU BUT DE LA VIE |
Le but de la vie consiste, en bref, à ce que l'Être Unique Se rende Son unicité intelligible à Lui-Même. Il passe à travers différents plans d'évolution où Il aboutit à des changements divers afin de Se rendre claire à Lui-Même Son unicité. Et tant que ce but n'est pas accompli, l'Être Seul et Unique n'est pas arrivé à la satisfaction ultime en laquelle réside Sa perfection divine.
L'on peut comprendre cela par un petit exemple. Un djinn voulait se distraire, et quand il s'y mit, il se donna un problème à résoudre, car le djinn était puissant, et il se dit: "Sois un rocher!". Ainsi le djinn se changea en rocher, et en devenant rocher, il commença à se sentir seul, abandonné qu'il était dans le désert, ayant perdu l'action, perdu le mouvement, manquant de liberté et manquant d'expérience. C'était une terrible captivité pour le djinn. Pendant des années ce djinn dut prendre patience pour se changer en quelque chose d'autre. Cela ne veut pas dire qu'à travers le rocher il n'éprouvait pas la vie, car même le roc est vivant, même le roc vibre, change. Pourtant un roc est un roc, un roc n'est pas un djinn.
C'est en passant par la patience de milliers d'années que le rocher commença à s'effriter et à s'effondrer en formant de la terre. Et quand, hors de cette terre, le djinn sortit comme une plante, il se réjouit d'avoir poussé en tant qu'arbre. Le djinn était tellement content de constater: "D'un roc, j'ai pu devenir une plante, j'ai pu bénéficier plus pleinement de l'air, j'ai pu danser dans le vent qui souffle!" Il souriait au soleil et se baignait joyeusement dans la pluie. Il était content de porter des fruits, de porter des fleurs, mais en même temps son désir inné n'était pas satisfait. Cela le gardait dans l'espérance de s'échapper un jour de cette captivité qui l'enracinait à un certain endroit et de cette limitation de mouvement. Pendant un très, très, très long temps, le djinn attendit de sortir de cette limitation. C'était mieux, mais ce n'était pas l'expérience que le djinn désirait. Cependant, après un certain temps, le fruit qu'il portait se gâta et une partie de lui se changea en un petit ver. Le djinn était encore plus content de sentir: "Je peux me bouger; maintenant je ne suis pas enraciné à un seul endroit de telle sorte que je ne puisse pas bouger". Mais comme le vers respirait et se trouvait exposé au soleil, ce ver eut des ailes et commença à voler. Le djinn fut encore bien plus content de voir: "J'ai commencé à voler".
D'une expérience à une autre, il vola dans l'air et fit l'expérience de la vie d'un oiseau. Il se posa alors sur les arbres et marcha sur la terre, et à mesure qu'il faisait davantage l'expérience de la vie sur la terre, il devint un oiseau pesant; il ne pouvait plus voler, il marchait. Cette pesanteur le rendit plus grossier et il se changea en animal. Il était des plus heureux, car alors, puisqu'il n'était plus un oiseau, il pouvait s'opposer à tous les autres animaux qui voulaient tuer les oiseaux.
Par un processus de changement graduel le djinn parvint à devenir un être humain. Et une fois devenu être humain, le djinn regarda autour de lui et pensa: "Voici quelque chose que j'étais destiné à être, parce que maintenant, en tant que djinn, je peux voir tous ces corps différents que j'ai pris pour devenir plus libre, pour devenir plus perceptif, plus sensible, afin de connaître les choses, afin de jouir des choses. Il ne pourrait pas y avoir de véhicule plus approprié que celui-ci". Et pourtant il pensa: "Même cela n'est pas un véhicule approprié, parce que quand je veux voler, je n'ai pas d'ailes, et j'ai aussi envie de voler. Je marche sur la terre, mais je n'ai pas la force du lion. Et maintenant je sens que j'appartiens aux Cieux, et où Ils se trouvent, je ne le sais pas".
Cela fit que le djinn chercha ce qui manquait, et il trouva à la fin: "J'étais - se dit-il - un djinn aussi dans le roc, dans la plante, dans l'oiseau, dans l'animal, mais j'étais captif et mes yeux étaient voilés à mon propre être C'est en devenant homme que maintenant je commence à penser que j'étais un djinn. Et pourtant j'ai trouvé dans cette vie d'homme aussi une grande limitation; je n'ai pas cette liberté d'expansion, cette liberté de mouvement, cette vie dont on peut dépendre, cette connaissance qui est réalité". Alors cette pensée même l'amena à son domaine véritable qui était la vie de djinn, et il y arriva avec l'air d'un conquérant, avec la grandeur d'un souverain, avec la splendeur d'un roi, avec l'honneur d'un empereur, comprenant: "Après tout, j'en ai eu le bénéfice, j'ai expérimenté, bien que j'aie souffert, et j'ai connu ce que c’est que d'être, et je suis devenu ce que je suis".
Il y a une autre histoire qui peut aussi expliquer le mystère du but de la vie. Une fée avait un grand désir de se distraire et elle descendit sur la terre. Là, des enfants avaient construit un petit labyrinthe pour les poupées. Elle voulut entrer dans ce labyrinthe pour poupées, mais il était difficile pour elle de pénétrer dans l'espace où seule une poupée pouvait aller. "Hé bien - dit-elle - je ferai autre chose. J'entrerai par un de mes doigts d'un côté du labyrinthe, par un autre doigt d'un autre côté et par chacune de mes parties par des endroits différents. Elle se sépara en divers morceaux et chacun de ses morceaux alla en différents endroits du labyrinthe. Quand une partie de son être en rencontrait une autre, elles se frottaient mutuellement, et c'était très désagréable. Puis il y eut une lutte entre ses divers morceaux: "Pourquoi viens-tu dans mon chemin? C'était mon chemin, pourquoi viens-tu dans mon chemin?" Chaque partie de son être trouvait son intérêt à quelque chose dans un endroit quelconque du labyrinthe. Cependant ce moment d'intérêt passa et une certaine partie de son être voulut sortir du labyrinthe. Mais alors il y avait les autres parties de son être qui s'intéressaient à cette partie, et qui la retenaient: "Reste ici, tu ne peux pas sortir". Quelques parties de son être voulaient la pousser dehors, elles ne voulaient pas la voir là. Cependant il n'y avait pas moyen de l'expulser. Ainsi se produisit-il partout une sorte de chaos, une partie ne sachant pas que l'autre partie appartenait à la même fée, et cependant une partie étant inconsciemment attirée vers l'autre partie, parce qu'elles étaient les parts différentes du même corps.
A la fin, le cœur de la fée voyagea aussi. Le cœur calma chaque autre partie, disant: "Tu es venue de moi, je veux te consoler, je veux te servir. Si tu es malheureuse, je souhaite t'enlever ton trouble. Si tu as besoin d'un service, je souhaite te le rendre. S'il te manque quelque chose, je souhaite te l'apporter. Je sais combien tu es perturbée dans ce labyrinthe". Mais quelques-unes dirent: "Nous ne sommes nullement perturbées, nous nous amusons. Si nous sommes perturbées, c'est parce que nous désirons rester ici. Celles qui sont perturbées ce sont les autres, pas nous". Le cœur dit: "Oui, je vous regarderai et je me réjouirai aussi. Celles qui sont malheureuses, j'aurai de la sympathie pour elles; celles qui se réjouissent, je serai heureux de me réjouir avec elles". Telle était la partie de la fée qui était consciente de ses atomes partout dispersés. Mais les atomes en étaient à peine conscients, bien que, appartenant au même corps, ils fussent attirés par le cœur, le sachant ou ne le sachant pas, consciemment ou inconsciemment. Tel était le pouvoir de ce cœur. C'était tout à fait comme le pouvoir du soleil qui change la fleur réceptive en héliotrope, en soleil. Ainsi le pouvoir du cœur de la fée changeait-il chaque partie de son être qui était réceptive en un cœur, et comme le cœur était lui-même la lumière et la vie, le labyrinthe ne pouvait pas plus longtemps retenir le cœur. Le cœur faisait l'expérience de la joie du labyrinthe, mais pouvait en même temps s'envoler. Le cœur se réjouissait de voir tous les atomes appartenant à son corps, et il œuvrait à travers eux tous, à travers chaque partie de ses organes, transformant ainsi avec le temps chaque partie de ses organes en un cœur - et en cela résidait l'accomplissement de ce phénomène.
La vérité est simple, mais pour la raison même qu'elle est simple, les êtres ne l'accepteront pas; parce que notre vie sur la terre est telle que pour avoir chaque chose à laquelle nous donnons de la valeur, nous devons payer le prix fort; et l'on pense que si la vérité était la chose la plus précieuse de toutes, alors comment la vérité pourrait-elle être atteinte simplement? C'est cette illusion qui fait que chacun nie la simple vérité et cherche la complexité. Dites aux gens quelque chose qui leur tourbillonne dans la tête et tourne et tourne encore, et même s'ils ne la comprennent pas, ils sont ravis de penser: "C'est quelque chose de sérieux, c'est quelque chose de solide, car c'est une idée que nous ne pouvons comprendre; cela doit être quelque chose d'élevé". Mais une chose que connaît chaque âme, prouvant le divin dans chaque âme, qu'elle ne peut s'empêcher de connaître, cela apparaît trop bon marché, car l'âme le connaît déjà.
Il y a deux choses: savoir et être. Il est facile de savoir la vérité, mais très difficile d'être la vérité. Ce n'est pas en sachant la vérité que le but de la vie est accompli. Le but de la vie est accompli en étant la vérité.
Question: Dans vos livres vous semblez faire une différence entre les animaux et les oiseaux. Est-ce le cas? Réponse: C'est bien le cas.
Question: Y a-t-il une grande différence entre les oiseaux et les autres bêtes? Réponse: Oui, certainement. L'un prend la direction du ciel, cette direction elle-même en fait un être différent. L'autre a la direction de la terre; cela rend son inclination très différente. L'inclination de l'un est vers les hauteurs, l'inclination de l'autre est vers la terre. Mais l'homme représente les deux, car bien que l'homme se tienne sur la terre, les pieds sur le sol, ses mains sont élevées au-dessus de la terre. L'inclination d'un homme parfait est vers le ciel. C'est ce que montre le symbole de l'étoile à cinq branches; les mains élevées font avec la tête trois branches vers le haut, et avec les deux pieds posés sur la terre, cela forme cinq branches.
Question: Avant que l'homme n'apparaisse sur la terre, est-ce que Dieu ne réalisait pas Son Unité? Réponse: Mais qui peut dire combien de fois l'homme apparut sur la terre et disparut de la terre? Ce que nous connaissons ne concerne que l'histoire d'une seule planète. Mais combien de planètes a-t-il existé? Combien de millions d'années et de quantités illimitées de temps? Combien de créations créées et combien de résorbées? Ce que l'on peut exprimer est seulement ceci: "On ne peut dire le passé, le présent et l'avenir de Dieu", l'on peut seulement donner une idée qui est l'idée centrale de tous les aspects de la vérité, et c'est celle de l'Être Unique qui exista, qui existe et qui existera. Tout ce que nous voyons est le phénomène qui lui appartient.
Question: Ainsi c'est seulement l'homme qui est l'organe par lequel Dieu réalise Son unité? Réponse: Dieu réalise Son unité comme étant Sa propre nature. Puisque Dieu est Un, Il réalise toujours Son unité - à travers toutes choses -, mais à travers l'homme Il réalise Son unité dans sa plénitude. Par exemple dans l'arbre il y a beaucoup de feuilles; bien que chaque feuille soit différente de l'autre feuille, pourtant la différence n'est pas tellement grande. Quant aux vers et aux larves et aux animaux et aux oiseaux, ils sont différents l'un de l'autre, et pourtant la différence n'est pas si distincte que chez l'homme. Chaque homme est très distinctement différent d'un autre. Et quand nous pensons à cette grande variété de formes humaines innombrables - et il semble qu'il n'y ait pas une seule forme humaine qui soit exactement pareille à une autre - cela nous donne une preuve vivante de l'Unité de Dieu, que l'Unité se garde intacte, prouvant qu'elle est une, même dans le monde de variété.
Question: L'idée du contraste... Réponse: Oui, et pourtant Il retient l'Unité. En chaque personne il y a une seule personne, il n'y en a aucune autre qui lui soit semblable. Pour montrer cela, Asif, le Nizâm de Hyderabad a écrit de beaux vers: Tu me regardes
avec mépris Ce qui veut dire: il peut y avoir le pire des individus et pourtant il est incomparable, il n'y en a aucun autre qui soit pareil. C'est un grand phénomène, la preuve de l'unicité, la preuve de l'unité; dans la création de Dieu il n'y a pas de compétition, personne ne peut rivaliser avec le Créateur.
Question: Est-ce que la création tend vers de plus en plus de diversité? Réponse: Oui, et pourtant dans cette diversité il y a une preuve d'unité, chacun étant fait unique. En d'autres termes, cela heurterait la fierté de l'Être Unique de sentir: "Il y en a un autre semblable à moi, même dans le monde de la variété". Il garde Sa fierté même dans le monde de la variété du fait que personne n'est comme Lui. Même sous le pire des habits Il se tient seul, sans comparaison. -oOo- |